Les mondes surréalistes d’Elsa Schiaparelli
#ExpoSchiaparelli
@madeparisfr
Jusqu’au 22 janvier 2023
Musée des Arts Décoratifs, 107 rue de Rivoli, Paris 1er
L’univers surréaliste de la créatrice italienne Elsa Schiaparelli (Rome,1890 – Paris,1973) se dévoile au Musée des Arts Décoratifs (MAD). Entre goût du spectacle et fantaisie novatrice, l’oeuvre de Schiaparelli n’a jamais semblé si moderne !
Tenues mais aussi accessoires, flacons de parfums, bijoux sont mis en regard de céramiques, affiches, peintures, photographies des grands noms de l’époque, de Man Ray à Salvador Dali, en passant par Jean Cocteau, Pablo Picasso, Meret Oppenheim, ou encore Elsa Triolet.
Les quelque 270 oeuvres comprennent également l’héritage des créations de Schiaparelli, réinterprétées par Yves Saint Laurent, Azzedine Alaïa, John Galliano, Christian Lacroix et Daniel Roseberry, directeur artistique de la maison Schiaparelli depuis 2019.
« Travailler avec des artistes tels que Bébé Bérad, Jean Cocteau, Salvador Dali, Vertès et Van Dongen, avec des photographes comme Honingen, Horst, Cecil Beaton et Man Ray, avait quelque chose d’exaltant. On se sentait aidé, encouragé, au-delà de la réalité matérielle et ennuyeuse qu’est la fabrication d’une robe à vendre », écrivait E. Schiaparelli dans sa biographie Shocking Life (1954).
Couturière « inspirée » comme elle aimait se définir, Elsa Schiaparelli est élevée dans un milieu aristocratique érudit (sa mère descend des Médicis, son père est un lettré orientaliste) qui n’a de cesse de faire dialoguer le monde de la mode avec celui de l’art.
Paul Poiret, rencontré en 1922, lui révèle sa vocation de couturière. Cinq ans plus tard, la jeune femme lance sa carrière avec des pulls à motifs en trompe-l’oeil (noeud ou cravate), idée radicale qui rencontre un grand succès.
La première partie de l’exposition évoque ses collaborations fructueuses avec les artistes avant-gardistes. Auprès de Jean Dunand, elle apprivoise l’Art Déco ; il signe pour elle une robe dont les plis sont peints à la laque. Avec Salvador Dali, elle réalise la célèbre robe au homard et le chapeau-chaussure. Meret Oppenheim lui vend un bracelet recouvert de fourrure animale qu’elle inclut dans sa collection de l’hiver 1936/37.
La seconde partie expose ses créations personnelles avec ses diverses sources d’inspiration : Antiquité romaine (collection Païenne), commedia dell’arte du 18e siècle, baroque français du 17e siècle (collection Astrologique), nature (collection Papillon), collection Musique et collection Cirque.
Du 4 rue de la Paix, Schiaparelli déménage au 21 place Vendôme, dans un hôtel particulier dont elle confie les intérieurs à Jean-Michel Frank et Giacometti pour les meubles. Les salons élégants de la boutique sont ici restitués. Avec un focus sur « La cage aux parfums » qui révèle ses créations olfactives dont Shocking, au succès mondial.
Le parcours s’achève sur les silhouettes imaginées par Daniel Roseberry qui conçoit la fabuleuse robe rouge et noir de Lady Gaga pour l’intronisation de Joe Biden, 46e Président des États-Unis, la collection Nuage en soie lavée bouillonnée, et une mystique robe en crêpe de soie noire, accompagnée d’un chérubin tétant un sein doré (cf. fil twitter).
Une exposition inspirante qui invite à une promenade fantaisiste, dans une atmosphère hors du temps. Déconnexion garantie !