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Data

Jusqu’au 06 octobre 2018

Catalogue de l’exposition : 

Fondation Groupe EDF, 6 rue Récamier, Paris 7e

Les données numériques s’accumulent chaque jour et sont stockées dans des data centers gigantesques dont on ne connaît pas grand chose, à part les ingénieurs et scientifiques qui les exploitent. Des artistes et designers ont décidé de s’y intéresser aussi. La Fondation Groupe EDF expose leurs résultats, à mi-chemin entre science et art. Futuriste ? Même pas !

Certains artistes utilisent les data comme un matériau de création pour leur donner une représentation visuelle, sculpturale ou graphique. D’autres les compilent dans des algorithmes pour offrir une nouvelle connaissance du monde, qu’elle soit humanitaire, politique, écologique ou plastique. Nombre d’oeuvres présentées sont interactives ; à chacun de s’engager !

Le visiteur est accueilli par les travaux les plus plastiques avant d’explorer les plus utilitaires.

L’oeuvre d’entrée Tele-Present Water [« eau en téléprésence »] de David Bowen (Etats-Unis) représente une maquette légère, en mouvance dans l’air. Elle reproduit les mouvements d’une portion du Pacifique, grâce aux données transmises en temps réel par une bouée houlographe équipée de capteurs par la National Oceanic and Atmospheric Administration… qui a perdu son GPS mais continue de calculer l’oscillation de l’eau en surface, la réfraction de la houle, etc. « Par cette sculpture cinétique de données, « commente David Bihanic (designer, maître de conférence à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), commissaire de l’exposition « l’artiste rend tangible, autant perceptivement que spatialement, ce lopin océanique, lequel ne recouvre plus d’autre réalité pour nous. »

Peter Crnokrak (Grande-Bretagne) s’intéresse à toutes les versions et remix du tube « Love Will Tear Us Apart » (1979). Soit 168 items rangés selon un ordre chronologique et représentés de manière discoïdale.

Le collectif Data Domestic Streamers (Espagne), plutôt que de projeter graphiquement des données, préfère demander la participation du public. Chacun utilise un fil jaune ou bleu, en fonction de son humeur, en se projetant en 2049, et tirant le fil dans des anneaux pour répondre aux questions posées (croyances, peurs, etc.).

Multiplicity, une installation poétique de Moritz Stefaner (Allemagne) capture les milliers de photos prises à Paris et mises sur les réseaux sociaux ; elles s’agglomèrent ensuite par affinité pour tenter de dépeindre la pluralité des déplacements des habitants/touristes et leurs centres d’intérêts.

Pour contrer la censure du gouvernement iranien des sites internet les plus en vue en Occident, les utilisateurs du web ont accès à un « dark web ». Le designer Maral Pourkazemi (Grande-Bretagne) a imaginé une écriture digitale se référant à la tradition iranienne de l’ornement pour illustrer graphiquement l’internet officiel et officieux dans The Iranian Internet Between Freedomm and Isolation.

L’agence Periscopic (Etats-Unis) a étudié les expressions faciales des six derniers présidents américains lors de leurs différents discours publics (campagne électorale et discours d’investiture) qui sont analysées par l’API Microsoft Emotion en fonction de leur expressivité. Les données sont ensuite traduites graphiquement selon un code couleur (colère = rouge ; orange = tristesse, mauve = peur, bleu = surprise, vert = joie) et forment une sorte de longue plume, chaque brin représentant l’équivalent d’une demi-seconde de parole. Devinez de quelle couleur est celle de D. Trump ? Un indice : cette compilation se nomme One Angry Bird

Une exposition détonnante, comme nous y a habitués la Fondation Groupe EDF ! Ludique, éducative, passionnante ; à ne pas manquer !

 

 

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