Picasso et la Préhistoire

Jusqu’au 12 juin 2023

Musée de l’Homme, Place du Trocadéro, Paris 16e

Dans le cadre de la saison « Célébration Picasso, 1973-2023 », le musée de l’Homme présente la suite de sa grande exposition thématique sur les « Arts et la Préhistoire ». Ce deuxième volet met en exergue les connexions entre l’oeuvre du maître espagnol et les arts préhistoriques.

Femme lançant une pierre. Pablo Picasso, 1931 © RMN – Grand Palais / Mathieu Rabeau © Succession Picasso 2023

Peintures, sculptures, dessins, céramiques, galets gravés, objets insolites récupérés, dialoguent avec des oeuvres préhistoriques dont la légendaire Vénus Lespugue.

Vénus de Lespugue, Découverte en 1922, dans la Grotte des Rideaux, à Lespugue (Haute-Garonne). Ivoire de mammouth. Époque : Gravettien (datée entre 25 000 et 28 000 ans) © MNHN – J.-C. Domenech

Picasso prend connaissance des découvertes archéologiques de son temps sur l’art pariétal à travers les images qu’en publient ses amis comme André Breton qui se rend à la grotte de Lascaux. Il acquiert deux moulages de la Vénus de Lespugue, vendus dès 1922, comme en témoigne une photographie de Brassaï prise dans l’atelier parisien de Picasso, en 1943.

La co-commissaire de l’exposition, Cécile Godefroy, présente fièrement pour la première fois au public la collection de l’artiste d’une cinquantaine d’ossements qui prouvent l’intérêt de Picasso pour les arts primitifs. La mise en parallèle avec la photographie de Dora Maar pour laquelle pose Picasso assis sur son pliant de plage, en maillot de bain, brandissant dans la main un crâne de boviné, est cocasse !


Vénus du gaz. Pablo Picasso, 1945. © RMN – Grand Palais – Rachel Prat – © Succession Picasso 2023

Parmi les autres pépites de l’exposition, citons L’Acrobate bleu (1929), qui représente une créature évoluant dans un axe giratoire ; elle renvoie aux fresques pariétales recouvertes de représentations animales en mouvement. Les galets gravés par Picasso en forme de visage ou de tête d’animal sont fascinants. Tout comme sa Composition au papillon (1932), réalisée à partir de morceaux de tissus, tiges, ficelle, punaise, papillon, associés à de l’huile. L’ensemble évoque une scène de danse primitive. Enfin, sa Vénus du gaz (1945), ready-made élaboré à partir d’un brûleur de cuisinière, rappelle l’importance de la femme dans le corpus picassien et son rôle de déesse fertile.


Empreinte (au sucre) de la main de Picasso. Pablo Picasso, 1936 © RMN – Grand Palais – Mathieu Rabeau © Succession Picasso 2023

Une quarantaine d’oeuvres subjuguantes qui donnent une raison supplémentaire de voir cette exposition savamment pensée pour un public familial de tout âge.

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