Bleu et rose

Picasso

Jusqu’au 6 janvier 2019

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Musée d’Orsay, 1 rue de la Légion d’Honneur, Paris 7e

Le musée d’Orsay s’associe de manière inédite au musée national Picasso-Paris pour présenter les premières années de la carrière de Pablo Ruiz qui signera bientôt Picasso. Afin de replacer ces années expérimentales dans l’histoire de l’art du XIXe siècle.

Pablo Ruiz réalise très tôt des oeuvres académiques pour satisfaire son père, professeur de dessin, qui rêve pour son fils d’une carrière officielle. Mais aussi, déjà, des oeuvres plus personnelles. Comme en témoigne la première toile qui ouvre l’exposition : Femme à l’éventail (automne 1905). Cette femme à la posture à la fois dynamique, levant un bras, et sculpturale, annonce les périodes bleue et rose.

Le critique d’art Gustave Coquiot (1865-1926) est le premier à segmenter ainsi l’oeuvre de Picasso. Son portrait est exposé en début de parcours. C’est également la première oeuvre de l’artiste à entrer dans les collections nationales, en 1933.

Le jeune Ruiz était arrivé à Paris en octobre 1900 à la gare d’Orsay tout juste inaugurée. Il avait été invité à représenter son pays natal lors l’Exposition Universelle. Il y présenta Derniers moments, toile recouverte en 1903 par La Vie.

Au contact de l’avant-garde parisienne, l’oeuvre de Picasso va passer d’une palette riche aux accents fauves, inspirés de Van Gogh et de Toulouse-Lautrec, aux quasi-monochromes bleus de la période des prostituées, puis aux tonalités roses de la période des saltimbanques, suivies des variations ocres des oeuvres réalisées à Gosol. Avant de faire un bond en avant dans la modernité et d’amorcer une géométrisation des volumes, selon la leçon de Cézanne.

« Cette exposition cherche à dépasser les limites données par l’historiographie aux périodes bleue et rose – de l’automne 1901 à 1904 puis de 1905 à l’été 1906 », explique Laurent  Le Bon (président du Musée national Picasso-Paris), commissaire général de l’exposition. « On perçoit une continuité dans les sujets entre la période bleue et rose », complète Claire Bernardi (conservatrice au musée d’Orsay). Comme le symbolise La Célestine (1904) où les tons bleus sont prédominants mais des touches de rose aux joues annoncent la sortie de la période bleue. Vient ensuite la Fillette au panier de fleurs (qui est en fait une jeune prostituée), à l’arrière-plan bleu mais au panier de fleurs d’un rouge vif.

C’est à ce moment que le mécène Léo Stein, frère de Gertrude Stein, découvre Picasso à travers la toile Famille d’acrobates avec un singe (1905). Ce collectionneur américain jouera un rôle clé dans le succès de la période rose.

La période ocre témoigne de l’avancée de la quête artistique de Picasso avec le début de l’articulation des formes humaines, réduites à leur essentiel. La relation entre peinture, sculpture et la gravure aboutit aux Demoiselles d’Avignon (été 1907). Qui annoncent l’aventure cubiste.

Les oeuvres exposées sont tragiques (période bleue), puis dramatiques (période rose). Seules les figures des enfants apportent un peu de légèreté au regard sans concession que pose Picasso sur son entourage. Une relecture essentielle qui permet d’éclaircir le cheminement artistique, divers et complexe, d’un grand peintre, sculpteur et graveur.

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