Le royaume coloré des êtres vivants

Jakuchu

Jusqu’au 15 octobre 2018

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Petit Palais, avenue Winston Churchill, Paris 8e

Le Petit Palais présente un ensemble de peintures sur soie de Ito Jakuchu (1716-1800), exceptionnellement prêtées par le musée impérial de Tokyo pour un mois en raison de la fragilité des oeuvres. Cette exposition s’inscrit dans le cycle Japonisme 2018, célébré partout en France, pour honorer les 160 ans d’amitié entre la France et le Japon.

Le parcours présente 33 rouleaux verticaux représentant des animaux dans leur élément naturel et trois grands portraits bouddhiques. Ils ont été offerts par le peintre Jakuchu au monastère zen de Shokoku-ji, situé au coeur de Kyoto, au nord du palais impérial. Puis, trente d’entre-elles ont été léguées au pouvoir impérial, qui les abritent aujourd’hui dans son musée.

Seuls les trois portraits de Bouddha sont encore conservés au sein du monastère Shokoku-ji. L’un des plus importants du système des « Cinq montagnes et dix temples », fondés aux XIIIe et XIVe siècles. Il sous sa dépendance deux célèbres temples de la ville : le Rokuon-ji (Pavillon d’or) et le Jisho-ji (Pavillon d’argent).

Bien que venu tardivement à la peinture (40 ans) – en tant qu’aîné de la famille, Jakuchu avait du reprendre le commerce familial de légumes -, l’artiste a créé une oeuvre prolifique. « L’ensemble exceptionnellement réuni ici, est représentatif de sa maîtrise des couleurs, pour lesquelles Jakuchu réalise des études approfondies, et de sa technique de la gravure », commente Manuela Moscatiello, co-commissaire de l’exposition. Fleurs, plantes, fruits et légumes, insectes et animaux sont placés au premier plan, vu de très près. Les motifs s’inspirent du Genpo (référence au Xuanpu, lieu légendaire où sont censés vivre les immortels) yôka (fleurs belles comme le jade) : les plantes sont d’une telle beauté qu’elles rappellent celles qui fleurissent sur la terre des immortels.

L’oeuvre présentée sur l’affiche de l’exposition représente un pin millénaire et un phénix. Elle avait été montrée à Paris lors de l’Exposition universelle de 1900. L’oeuvre avait tellement fait parler d’elle que le motif a été repris sur des châles imprimés en Italie. « A cette époque, le nom du peintre n’était pas connu. Il est sorti de son anonymat lorsque les oeuvres ont été présentées à la National Gallery de Washington – seule autre fois où les rouleaux sont sortis du Japon », précise Christophe Leribault (directeur du Petit Palais).

Une ode à la nature qui invite à la méditation – c’est dans l’air du temps ! – ou du moins à une intense contemplation pour observer chacun des détails fournis dans les toiles. Une exposition zen à ne pas rater !

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