Voyage des Impressionnistes aux Fauves

Collections privées

Jusqu’au 10 février 2019

Achetez le catalogue de l’exposition : 

Musée Marmottan-Monet, 2 rue Louis-Boilly, Paris 16e

Après le succès des »Impressionnistes en privé » (2014), le musée Marmottan-Monet rend de nouveau hommage aux collectionneurs – sans qui, le musée n’aurait existé -, avec la présentation d’oeuvres conservées en mains privées. Rarement exposées, ces oeuvres sont un délice à observer !


Une trentaine de collectionneurs, essentiellement européens (dont beaucoup de Français) et américains (Nord et Sud), ont prêté pour cinq mois quelque 62 peintures, dessins et sculptures.

« Dix-neuf Monet, Renoir, Pissarro, Degas et Caillebotte inaugurent le parcours », commente Claire Durand-Ruel Snollaerts (historienne de l’art, spécialiste de Camille Pissarro), co-commissaire de l’exposition.

La première section présente des paysages impressionnistes de Normandie (Rouen, Varengille), de Bretagne (Les Pyramides de Port-Coton, effet de soleil de Monet, 1886), d’Italie (Villas à Bordighera de Monet, 1884).

Des natures mortes (Chrysanthèmes rouges de Monet, 1880 ; Bananes et ananas de Gauguin) font face à d’élégants portraits de jeunes femmes (Portrait de Madame Josse Bernheim-Dauberville, née Mathilde Adler de Renoir, 1901).

La section culmine avec des scènes de genre de Caillebotte : La Berge du Petit Gennevilliers et la Seine, 1890 et Le Pont de l’Europe, 1876, représentant les modernités haussmanniennes apportées à Paris (ici, au-dessus de la gare Saint-Lazare). « Chef-d’oeuvre monumental, dernier de l’artiste en mains privées », précise C. Durand-Ruel Snollaerts.

Viennent ensuite les néo-impressionnistes dont la technique n’a rien à voir avec leurs prédécesseurs car rigoureusement scientifique (code précis pour le positionnement des couleurs, rien n’est laissé au hasard, au ressenti ; tout l’inverse des impressionnistes !). Seurat (La Seine à Courbevoie, 1885), Signac (Castellane, 1902) et Théo van Rysselberghe (La Régate) en sont les représentants les plus populaires. Figure également dans cette section une oeuvre de Van Gogh dont la touche en petits traits se rapproche du style néo-impressionniste : Les lauriers roses. Le jardin à l’hôpital à Saint-Rémy (1889).

 

La seconde partie du parcours expose des oeuvres audacieuses de Toulouse-Lautrec, Emile Bernard (Printemps ou Madeleine au Bois d’Amour, 1892, présentée pour la toute première fois à Paris) ; Edouard Vuillard (La Partie de Bridge au Clos Cézanne, 1923, à la composition tout de rouge et noir ou La Cueillette, 1899/1900 aux multiples lignes verticales qui mènent le regard au cueilleur perché en haut d’une échelle).

Odilon Redon est représenté par Quadrige, le char d’Apollon (vers 1909), tiré par quatre chevaux (pour les quatre heures de la journée) – dont un en position verticale inversée totalement incongrue ! – tirant Apollon sur son char de fleurs, vers la lumière. Image faisant référence au décor de Delacroix pour le plafond de la galerie Apollon au Louvre.

Matisse (Fenêtre ouverte sur la mer à Etretat, 1920/21), Maurice de Vlaminck (Nature morte au compotier, 1905), Kees van Dongen (Le Boniment, 1905, dont l’oeuvre se compose de tâches aux couleurs fauves pour représenter deux personnages du cirque), et Pablo Picasso (Danseuse espagnole, 1901, marquée par une technique pointilliste appliquée sur des aplats de couleurs vives) concluent ce voyage au coeur d’un XXe siècle en pleine mutation.

Des oeuvres hautes en couleurs, un parcours riche en émotions (surtout au début, pour moi). Une exposition à ne pas manquer !

 

 

 

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