Arts de la Grande Ile

Madagascar

Jusqu’au 01 janvier 2019

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Musée du quai Branly – Jacques Chirac, quai Branly, Paris 7e

Le musée du quai Branly présente la première exposition en Europe depuis 1946 sur les arts de Madagascar, dite la Grande Ile. 360 oeuvres ont été réunies pour cette exposition d’envergure.

Madagascar est une île à la croisée des mondes. Ses arts s’inspirent autant de l’Afrique australe, des îles des mers australes (Mélanésie, Polynésie, Indonésie, Taïwan), de l’Inde, de la péninsule arabique, de la Chine, que des pays européens qui l’ont colonisée.

Le point commun des pratiques artistiques (en particulier concernant les peintures, sculptures et textiles) est l’importance des ancêtres à qui l’on sacrifie des bovins et l’on réserve les meilleures parures. Les oeuvres sont ainsi divisées entre celles relevant du monde des morts et celles du monde des vivants.

Le parcours débute par un rappel historique. Les Européens ne s’installent sur la Grande Ile qu’à partir de 1500. Des populations venues d’Afrique et d’Austronésie l’occupent dès le IIIe siècle ap. J.-C. Les terres sont riches en ressources naturelles (grenat, or, chloritoschiste, fer, copal) qui permettent aux populations de l’échanger. Contre des céramiques chinoises (puis européennes), des perles indiennes, des objets en verre syriens ou égyptiens, des miroirs chinois. Madagascar exporte également des textiles, des résines et des esclaves.

Une élite sociale va émerger grâce au commerce ou au pouvoir politique, en particulier au 13e siècle. La royauté s’est appropriée le symbole du crocodile. D’autres animaux symboliques de l’île, comme le zébu et les lémuriens, figurent sur les objets usuels ou rituels.

Peu de peintures sont présentées car elles sont actuellement exposées dans « Peintures des lointains » (jusqu’au 6 janvier 2019). En revanche sont montrés des exemples de bois sculpté (bois de lit, portes et volets gravés). La photographie se développe à partir des années 1880 et témoignent de la période coloniale.

La seconde partie du parcours présente les objets du quotidien, au sein de la maison ou portés (bijoux et textiles appelés lambas). La vie est régie par le zodiaque malgache, le vintana. Il se compose de 12 signes regroupés en quatre destins, associés aux points cardinaux. Dans les habitations, le nord est réservé au sacré (chambre du chef de famille, autel des ancêtres), le sud au profane (cuisine, salle de bain). Les objets sont conservés dans des tubes creux en bambou, des coffres en fibre végétale.

« Jusqu’au milieu du XXe siècle, on peut lire dans les encyclopédies que les arts de Madagascar ne sont pas aussi délicats que les objets asiatiques ou n’ont pas la force de la sculpture africaine », commente Aurélien Gaborit (responsable des collections Afrique au MQB-JC), commissaire de l’exposition. « Alors que ce qui fait la force des arts de Madagascar, c’est leur singularité. Ils sont à la croisée des mondes et, de ce fait, ne peuvent être comparés à ce qui se fait ailleurs ».

En atteste la dernière partie du parcours, consacrée aux objets sacrés et aux poteaux funéraires. Parmi les premiers, on admire des amulettes composées de corne, bois, perles de verre, matières organiques végétales et animales. Les aloalos (poteaux funéraires) qui surplombent les sépultures sont tout aussi impressionnants. Ils sont gravés de figures humaines et animales. Les oiseaux au sommet du poteau symbolisent l’âme des ancêtres, sous-eux une femme et un enfant incarnent le renouvellement de la vie, encore en-dessous peuvent être présents des crânes de bovins sacrifiés.
« Aujourd’hui, les poteaux sont recouverts de peinture vive et illustrent des scènes de notre temps : un homme regardant la télévision, une image de Madonna, etc… », précise Aurélien Gaborit.

Un voyage à travers le temps et l’art qui nous présente des pièces originales, surprenantes (magnifiques pots de miel !). Scientifiques français et malgaches ont collaboré pour cette brillante exposition qui offre une vision renouvelée de la Grande Ile.

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