L’Oeil de Paris

Bettina la plus belle, Paris, 1953. Vitrine Van Cleef & Arpels, Place Vendôme (c) Jean-Philippe Charbonnier / Gamma-RaphoJean-Philippe Charbonnier

Jusqu’au 14 février 2015

Crédit Municipal de Paris, 55 rue des Franc-Bourgeois, Paris IV

Catalogue de l’exposition : 

Jean-Philippe Charbonnier (1921-2004) fait partie de ces photo-reporters qui témoignent des transformations de la société d’après-guerre. Seulement, à l’inverse de ses compatriotes et contemporains étiquetés « humanistes », tel Henri Cartier-Bresson ou Robert Doisneau, la postérité l’a laissé de côté. La galerie du Crédit municipal, en partenariat avec le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, lui rend hommage.

Charbonnier débute sa carrière en devenant l’assistant du photographe et portraitiste Sam Levin. Il travaille après la guerre pour Libération et France-Dimanche puis pour la revue Réalités (1950/1974), pour qui il réalise des reportages dans le monde entier. Si cette dernière publie très vite des images en couleur, Charbonnier garde, pour son travail personnel, le choix du noir et blanc.

Le corpus présenté à la galerie du Crédit Municipal se concentre sur ses photographies parisiennes. Elles capturent des tranches de vie, devenues documents d’histoire. J.P. Charbonnier aimait répéter « On fait toujours des photos qui seront historiques un jour ou l’autre ».

Les clichés exposés font partie du fonds qu’il a offert au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, après sa rétrospective en 1983.

Le derrière de Notre-Dame, Paris, 1981 (c) Jean-Philippe Charbonnier / Gamma-RaphoSes images sont indissociables des légendes qu’il leur assigne et témoignent d’un regard lucide et ironique sur ses contemporains. Tel Le derrière de Notre-Dame, qui montre a generous bottom (un popotin) féminin et, au loin, l’arrière de Notre-Dame » ou Quasimodo is back in town pour capturer un « nez tétraèdre, une bouche en fer à cheval, un petit oeil gauche obstrué d’un sourcil roux en broussailles tandis que l’oeil droit disparaît entièrement sous une énorme verrue, des dents désordonnées, ébréchées […] », commente Emmanuelle de l’Ecotais (commissaire de l’exposition, chargée des collections photographiques du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris).

J’ai aimé cet humour un brin cruel, ou les défauts ne sont pas gommés et l’humain idéalisé. Non, il s’agit ici d’une réalité brute que l’on n’a plus l’habitude de voir. Rafraîchissant, voire jubilatoire !

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