Fashioning Fashion

Deux siècles de mode européenne 1700-1915

Jusqu’au 14 avril 2013

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Musée des Arts décoratifs, 107 rue de Rivoli, Paris Ier

 

A l’occasion de l’achat par le Los Angeles County Museum of Art (LACMA) des collections de Martin Kamer et de Wolfang Ruf, antiquaires spécialisés dans les costumes et les tissus anciens, le musée des Arts décoratifs présente « Fashioning Fashion : Deux siècles de mode européenne ». Cent silhouettes féminines et masculines dévoilent l’évolution de la mode, des formes et des savoirs-faire, entre 1700 et 1915, en Europe.

L’exposition s’ouvre sur la mode du XVIIIe siècle nourrie des échanges entre l’Orient et l’Occident. Elle se pare de chinoiseries, turqueries et broderies. Une robe au décor de petits Chinois et arabesques ainsi qu’un banyan (robe d’intérieur) illustrent cette thématique qui répond autant à la vision fantaisiste de l’exotisme qu’à celle de l’évolution des pratiques commerciales (toiles venues d’Inde).

A la fin du XVIIIe siècle, la mode oscille entre la solennité française des vêtements de Cour et l’élégante simplicité anglaise. Une somptueuse robe soutenue par des baleines et un panier s’oppose à une robe à l’anglaise, plus courte et plus confortable.

Les pékins, taffetas, satins façonnés, velours ciselés sont pour la plupart réalisés par les fabriques de Lyon ou de Tours. Ces tissus révèlent la complexité des techniques de tissage. Leur exécution sur métier à bras, longue et coûteuse, en fait des produits de luxe.

Les événements historiques et politiques participent à l’évolution de la mode. Une robe à la polonaise avec son manteau retroussé en trois parties distinctes fait allusion à la partition de la Pologne entre l’Autriche, la Prusse et la Russie (1772). A la Révolution française, le vêtement devient le support de l’opinion des citoyens (cf. un gilet en maille, brodé de messages et motifs symboliques).

En 1804, Napoléon rétablit les fonctions de la Cour et ses démonstrations du pouvoir. Au luxe ostentatoire d’une robe à traîne ornée de riches broderies de fils d’or et d’argent s’oppose l’apparente simplicité des robes en mousseline blanche. Le coton importé d’Inde révèle l’attrait toujours vivace de l’ailleurs. Les châles en cachemire, rapportés de la campagne d’Egypte, font également leur entrée dans le vestiaire féminin.

La métamorphose des tenues masculines se traduit par l’adoption d’une ligne sobre et graphique à la manière de George Brummell (1778-1840), pionnier du dandysme britannique et à l’origine du costume moderne. Une silhouette composée d’un habit à revers de velours, d’une culotte moulante et d’un haut de forme, témoigne du souci du galbe et de la minceur.

Le parcours se poursuit à l’étage avec les années 1840. Somptueuse robe de cour portée par la Reine Maria II du Portugal : en satin noir, entièrement brodée de lame plaquée or avec une longue traîne.

Sous le Second Empire, Paris redevient la capitale de l’élégance. Les crinolines règnent. Ces cages à cerceaux métalliques reflètent l’industrialisation des moyens de production du XIXe siècle. Parallèlement se développe le courant romantique avec ses silhouettes féminines éthérées (années 1820).

Les chemins de fer incitent les citadins à voyager. Apparaissent les tenues de bord de mer. Elles sont réalisées dans des matières et des formes se prêtant au climat et aux activités maritimes. Sans se départir d’accessoires plus adaptés à la vie citadine.

C’est au cours du XIXe siècle que le corps féminin subit le plus de remaniements successifs. Peu avant 1870, la tournure ou « faux cul » remplace la crinoline et accentue la chute des reins. Les drapés, glands et franges de passementerie sont inspirés de l’ameublement. Cette tendance baptisée « style tapissier » cohabite avec l’apparition de vêtements créés pour les nouvelles pratiques sportives (cf. une robe de tennis anglaise en toile de coton).

A l’aube du XXe siècle, les formes se font plus sinueuses avec la silhouette dite en S, modelée par un corset au laçage serré. Le temps est aussi au japonisme : un kimono japonais, à peine modifié pour le confort occidental, fait face à une robe de chambre taillée et brodée en Extrême-Orient pour le marché européen.

Vers 1906, Paul Poiret modifie profondément la silhouette féminine et impose la ligne droite inspirée du Premier Empire, interdisant à ses clientes le port du corset. Séduit par les ballets russes de Serge Diaguilev, il crée un univers oriental : jupes entravées, tuniques et turbans agrémentés d’une aigrette. Comme celui que porte son épouse, Denise, lors du célèbre bal persan « La mille et deuxième nuit ». Cette mode orientaliste se retrouve chez les Sœurs Callot (cf. un pantalon de harem en charmeuse turquoise). Eternelle fascination européenne pour l’Orient.

L’exposition rappelle qu’avant d’être produit en série, le vêtement était réalisé sur mesure. Tout un vocabulaire spécifique lui est lié, que le visiteur découvre avec joie ou effroi, c’est selon! Des vues de détails, présentées sur écran numérique, permettent d’apprécier le jeu des fils de chaîne et de trame en soie, celui des broderies et autres ornements. Les oeuvres sont présentées selon une scénographie en ruban, qui joue des effets de lumière et de miroirs.

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