Calder – Picasso

Jusqu’au 25 août 2019

Alexander Calder, Sans titre, vers 1937. Finnish National Gallery, The Museum of Contemporary Art, Helsinki © 2019 Calder Foundation, New York / ADAGP, Paris
Pablo Picasso, Projet pour un monument à Guillaume Apollinaire, octobre 1928
Musée national Picasso-Paris. Dépôt au Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris © RMN-Grand Palais / Béatrice Hatala © Succession Picasso 2019

Musée Picasso, 5 rue de Thorigny, Paris

Le musée Picasso Paris confronte l’oeuvre de l’artiste espagnol à celle du sculpteur américain Alexander Calder (1898-1976). L’exposition montre comment ces deux grands artistes ont, chacun à leur manière, traité la question du vide et défié le mouvement des masses.

Lorsque Alexander Calder quitte New York pour Paris en 1926, il se consacre à la sculpture en fil de fer. Une nouvelle forme de sculpture radicale, sans masse, dans laquelle les lignes expressives sont sculptées dans les vides.

Certains de ses premiers mobiles étaient motorisés, mais il a rapidement évolué vers d’autres possibilités – courants d’air, intervention humaine – et créé son premier mobile suspendu en 1932.

Picasso rencontre Calder lors de l’exposition de ce dernier à Paris, à la Galerie Percier (1931), où l’artiste dévoile pour la première fois ses sculptures non objectives. Deux des œuvres exposées à la Galerie Percier, Croisière et Sphérique I, sont accrochées dans la deuxième salle.

Alexander Calder, Joséphine Baker IV, vers 1928. Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris © 2019 Calder Foundation, New York / ADAGP, Paris

En 1929, la sculpture en fil de fer figurative d’Alexander Calder devient de plus en plus abstraite. Les détails spécifiques de la figure, comme dans Hercules and Lion (1928) et les portraits de Joséphine Baker (1928/30), s’amoindrissent. La dynamique du sujet devient sa préoccupation principale. Dans le Lanceur de poids (1929), aucune caractéristique n’est exprimée ; pourtant, l’action du lanceur est évidente.

« L’espace négatif qui entoure le fil de fer est plus important que le fil de fer proprement dit, défini par le geste d’une trajectoire invisible », commente Emilia Philippot, (conservatrice au Musée national Picasso-Paris), commissaire de l’exposition.

Pablo Picasso, Tête de taureau, Printemps 1942
Musée national Picasso-Paris © RMN-Grand Palais / Béatrice Hatala © Succession Picasso 2019
Alexander Calder, Sans titre, Vers 1942. Calder Foundation, New York © 2019 Calder Foundation, New York / ADAGP, Paris
Pablo Picasso, Le taureau, XIe état, 17 janvier 1946. Musée national Picasso-Paris
© RMN-Grand Palais / René-Gabriel Ojéda © Succession Picasso 2019

De son côté, Picasso réduit l’archétype du taureau à sa plus simple expression plastique, avec une selle de vélo et un guidon en guise de cornes (1942). Dans sa version graphique, en un mois et demi, l’artiste va réaliser onze états du taureau, dont le profil sera de plus en plus épuré.

Une confrontation pas systématiquement évidente dans chacune des salles mais l’ensemble de la sélection propose des sculptures radicales, qui défient l’espace par leur légèreté et leur puissance à la fois.

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