Les compagnons du devoir exposent leur passion

Le bois, du coeur à l'ouvrage, Palais de la Découverte, Paris, 2009Le bois, du coeur à l’ouvrage

Jusqu’au 30 août 2009
Palais de la découverte, Avenue Franklin Roosevelt 75008, 7€

Jusqu’au 23 août 2009

Musée des arts et métiers, 60, rue Réaumur 75003, 5,50€

Conçue en trois volets sur deux sites différents, l’exposition « Le bois, du coeur à l’ouvrage » propose de découvrir la passion du bois qui anime les Compagnons du devoir menuisiers et ébénistes. Le Palais de la Découverte, dont nous parlerons ici, aborde l’univers du bois en tant que matériau noble et le travail qui en découle. Tandis que le musée des Arts ét métiers présente vingt-cinq chefs-d’oeuvre illustrant l’évolution des styles du Moyen-Age à la menuiserie contemporaine.


Avant de servir à la construction, n’oublions pas que le bois provient de la forêt! L’exposition du Palais de la Découverte, conçue au terme de cinq années de travail, propose de revenir aux origines de ce matériau naturel (à ne pas confondre avec écologique).

(c) Chantal RousselinDans un cadre pédagogique et ludique, le visiteur s’immisce dans l’univers de la forêt. Ambiance sonore de sous-bois, plafond de feuilles métalliques, maquette représentant la disposition de plantation des arbres jeunes – serrée pour leur permettre de pousser droit vers la lumière zénithale – et matures. Les arbustes seront rapidement abattus pour finir en pâte à papier ou en aggloméré. Les arbres plus âgés sont destinés à la réalisation du mobilier.

(c) Chantal RousselinLe public est ensuite invité à repasser sur les bancs de l’école! Une énorme boîte de crayons présente les différentes essences du bois – wengué foncé, érable, teck d’Indonésie, ébène de Madagascar, chêne vert, châtaignier, pin maritime et hêtre -. Tandis qu’une gigantesque mappemonde en bois (1,60m de diamètre) permet de localiser leur provenance. Il existe 30.000 essences à travers le monde, dont 136 en France et 120 commercialisables. Le savoir-faire du Compagnon consiste à sélectionner l’essence qui conviendra le mieux à sa réalisation.

Mais, avant de passer dans les mains du menuisier, le bois est séché en scierie. De manière naturelle – il faut cinq ans pour une planche de 10 cm d’épaisseur -, ou artificielle grâce à un mélange d’air chaud et humide. Des exemples témoignent des conséquences d’un mauvais séchage: marche d’escalier fissurée, planche de parquet surélevée…

(c) Chantal RousselinLa seconde partie de l’exposition explique comment la maîtrise du bois permet de concrétiser un meuble, une porte, un escalier. Le visiteur peut allègrement manipuler les différentes pièces pour découvrir les techniques d’assemblage, de collages, etc..

Aujourd’hui, les Compagnons menuisiers reçoivent une formation manuelle, « à l’ancienne », avant d’apprendre à utiliser les appareils de conception assistée par ordinateur. Gage de « l’acquisition de bons réflexes », témoigne Raphaël Campagnari, compagnon menuisier, designer, architecte d’intérieur et scénographe de cette exposition.

« Etre compagnon, c’est avant tout transmettre un savoir », explique Michaël Simier, compagnon menuisier qui guide quotidiennement les visiteurs durant les six mois de l’exposition . A l’origine, ‘compagnon’ signifie partager son pain.

Cet apprentissage sélectif – 109 menuisiers et 15 ébénistes sont actuellement en formation – offre un apprentissage en France – le Tour dure deux ans – mais aussi entre cinq et sept ans à l’étranger. Le parcours se solde par la réalisation de deux chefs d’oeuvre ou « travail de réception » qui synthétisent l’acquis des techniques et des qualités du futur compagnon. Réalisations magistrales que le musée des arts et métiers expose de manière concomittente.

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Une réponse à Les compagnons du devoir exposent leur passion

  1. Ping :25 juillet 1909: Louis Blériot traverse la Manche - exposition louis bleriot arts metiers

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