Jusqu’en mars 2016
Catalogue de l’exposition :
Musée Picasso, 5 rue de Thorigny, Paris 3e
Pour célébrer le 30e anniversaire de la création du musée national Picasso-Paris, ce dernier présente l’exposition « ¡ Picasso !« .
Depuis sa réouverture après cinq ans de travaux (octobre 2014), le musée Picasso organise des expositions temporaires qui occupent l’ensemble des cinq niveaux de l’Hôtel Salé. Après l’exposition inaugurale, voici maintenant l’exposition anniversaire.
La grande nouveauté de cette année ce sont les archives, mises de côté par Picasso lui-même (papiers personnels, lettres, journaux, manuscrits, livres, photographies, disques, bricoles…), exposées sous des vitres verticales au milieu des salles. Elles permettent de mettre en regard les sources d’inspirations ou les croquis de Picasso, face aux oeuvres achevées.
Le parcours se déroule de manière chronologique. En guise d’introduction est présentée l’histoire de la collection Picasso – de la donation de 1973 aux dations de 1979 et 1990 – avant d’aborder le personnage publique et le personnage intime (vie de famille). L’ensemble comprend pas moins de 900 oeuvres !
Toutes les périodes de création sont représentées :
* Périodes bleue (La Célestine, 1904) et rose ;
* Portraits de Guillaume Apollinaire, le premier à reconnaître le génie du peintre ;
* Laboratoire cubiste : formes géométriques inspirées de Cézanne, seconde phase analytique et quasi-abstraite, troisième phase synthétique avec l’invention des papiers collés. Picasso et Braque représentent les choses non pas comme ils les voient mais comme ils les pensent. « L’art ne doit pas être un trompe-l’oeil mais un trompe l’esprit » disait Picasso ;
* Sa première femme : la danseuse des Ballets Russes, Olga Khokhlova, dont il aura un fils, Paulo (Grand nu au fauteuil rouge, 1929) ;
* Baigneuses : évoquent ses vacances à Dinard en famille mais aussi en présence de sa maîtresse Marie-Thérèse Walter, qui attend une fille, Maya (Baigneuse ouvrant une cabine, 1928) ;
* Parenthèse artistique : au bord de la rupture avec Olga, Picasso cesse de peindre pour se consacrer à l’écriture. Il produit 280 textes poétiques entre 1935 et 1940 ;
* Surréalisme : nouvelle déformation de la figure humaine (L’Acrobate, 1930 / Femme au fauteuil rouge, 1932). Objets et matériaux trouvés sur la plage apparaissent dans ses compositions au sable (été 1930) tandis qu’un papillon apparaît immortalisé deux ans plus tard (Composition au papillon) ;
* Peintures de guerre : Guernica (1937), natures mortes et papiers déchirés. Couleurs sombres et violence du primitivisme dominent ;
* Peintures d’après les Maîtres : Femmes d’Alger (Delacroix), Ménines (Velazquez), Déjeuner sur l’herbe (Manet) ;
* Expositions au palais des Papes à Avignon (1970, 1973).
Parallèlement, le musée Picasso célèbre cet anniversaire en collaboration avec d’autres institutions : le Grand Palais ( « Picasso.mania« , jusqu’au 29 février 2016, le MoMA de New York (« Picasso Sculpture », jusqu’au 7 février 2016), les Abattoirs de Toulouse (« Picasso, horizon mythologique », jusqu’au 31 janvier 2016), le musée du Louvre (« Picasso au Louvre », jusqu’en mars 2016) et le musée national Eugène-Delacroix (« Picasso chez Delacroix », jusqu’au 25 janvier 2016).
J’ai été aussi ravie que lors de ma précédente visite. Les salles alternent entre un accrochage dense (mais sans étouffer) et plus intimiste. La mise en parallèle des archives est une ingénieuse trouvaille. De superbes toiles (Portraits de Dora Maar) s’offrent au regard dans une mise en scène qui sublime les oeuvres (Grande Baigneuse au livre trône seule dans une alcôve, au pied du grand escalier).