« Le lieu d’où l’on regarde la lune »

Maison de thé Jugetsudo. 95 rue de Seine, Paris VIe (c) Photo André MorinJugetsudo – Maison de thé
95, rue de Seine 75006, 01 46 33 94 90

Ce n’est plus une adresse secrète du quartier. Ouverte depuis octobre 2008, la boutique japonaise Jugetsudo (littéralement « l’endroit d’où l’on regarde la lune »), spécialisée dans le thé vert sous toutes ses formes, respire pourtant la tranquilité d’un petit magasin anonyme. Loin du buzz du boulevard Saint-Germain, Jugetsudo vous offre une parfaite expérience du zen, au coeur de Paris. Vous l’aurez compris, après le chocolat, voici mon deuxième talon d’Achille!

Maison de thé Jugetsudo. 95 rue de Seine, Paris VIe (c) Photo André MorinMaki MARUYAMA, directrice de ce temple dédié à l’un des arts les plus raffinés du Japon, vous accueille chaleureusement. Elle vous invite d’emblée à vous asseoir pour déguster un thé vert. Clients pressés, passez votre chemin. Pour honorer le lieu, décoré avec des matériaux naturels, principalement des canes de bambou flottants au plafond, il faut savoir prendre son temps. Afin d’apprendre à décrypter les différentes nuances du thé vert.

Quatre boîtes métal (c) JugetsudoCinq variétés sont proposées. Le « populaire » Sencha, au goût prononcé d’herbe printanière. Le Gyokuro, son pendant noble, composé de jeunes feuilles récoltées dans les jardins d’Okabé. Le Genmaicha, aux grains de riz grillés qui lui confèrent un goût subtil de noisettes. Le Hojicha, thé vert (contrairement à ce que pourrait laisser penser sa couleur marron) grillé à haute température. Idéal à consommer en dehors des repas car il produit l’effet d’une tisane – doux pour l’estomac et apaisant pour l’esprit. Et, le Matcha, qui se présente sous forme de poudre moulue, comme le veut la tradition, sur des meules en pierre. La poudre se dissout dans de l’eau bouillante refroidie, à l’aide d’un petit fouet, qui permet d’obtenir une boisson onctueuse, très pointue. Ce thé comporte un maximum d’antioxydants car l’ensemble de la feuille du thé est consommée, à l’inverse des autres thés dont on ne boit que l’infusion des feuilles. Pour les autres bienfaits du thé, vous pouvez vous rapporter à cettre rubrique.

Deux boîtes tradition (c) Jugetsudo« Contrairement aux gros commerces, nous n’importons que des petites quantités, par avion et non par bateau, ce qui garantie la fraîcheur de nos produits », se justifie Maki par rapport au prix affiché, loin de celui des sachets de thé conditionnés en boîtes que l’on trouve en grande surface.
Le second avantage est le renouvellement des stocks constants, qui permet de proposer des produits de saison. Tels les grains de sarrasin grillés (à boire l’hiver pour se réconforter par temps froid), le Sencha aux zestes de yuzu (agrume japonais, qui se rapproche du citron). Et pour le printemps qui sait se faire attendre, le Sencha aux fleurs de cerisier.

Jugetsudo commercialise également des algues. Pour conjurer ma surprise, Maki répond tout naturellement qu’il s’agit d’un autre produit élémentaire du régime alimentaire japonais. Indeed! Ces algues sont à l’origine vendues par la maison-mère japonaise, Maruyama Nori (la nori étant la célèbre algue qui entoure vos sushis), fondée à Edo en 1854, et aujourd’hui tenue par le père de Maki.

C’est ainsi que sa fille a été choisie pour tenir la boutique parisienne, loin du quartier tokyoite du 2e arrondissement (rue Saint-Anne et alentours), et satisfaire le rêve paternel de fonder un magasin dans la Ville Lumière.

Jugetsudo, salle du sous-sol (c) André MorinDes cérémonies et autres ateliers de découverte de l’art du thé – car au Japon, il s’agit bien d’un art, tenu à des règles strictes, comme l’attestent la gracieuse gestuelle de Maki pour préparer le cha et la collection de vaisselle artisanale présentée au sous-sol -, sont proposées certains samedis à 15h, 16h, 17h (25€ par personne pour une initiation au cha-zen, réservation au 01 46 33 94 90).

Sachez enfin que Jugestsu est une référence pour les particuliers autant que pour les professionnels. La boutique collabore avec le chef du V (Four Seasons, avenue Georges V), Eric Briffard, ou le chocolatier connu aussi bien à Paris qu’à Tokyo, Christian Constant).

Je ne saurais que vous conseillez de visiter en sus leur très joli site et de vous empresser de tester leurs recettes, a priori faciles à réaliser. Ma préférence va, sans surprise, aux petits pots de crème au chocolat et au matcha!

Pour marque-pages : Permaliens.

2 réponses à « Le lieu d’où l’on regarde la lune »

  1. C. Van Thong dit :

    J’aimerais découvrir ce paradis en compagnie de ma fille. Ce sera peut-être possible un après-midi de l’été 2010.
    Merci de nous faire découvrir de si beaux endroits

  2. Claire N. dit :

    J’ai eu un problème avec cet endroit: ils m’ont vendu une boîte en lâque pour plus de 200€. Elle sentait tellement mauvais que je ne pouvais pas mettre du thé dedans, mais le magasin a refusé de le reprendre en disant qu’elle était en dépôt et qu’ils ne pouvaient rien faire!?
    Je recommanderais plutôt CHAJIN, je préfère leur salle japonaise pour prendre le thé. Ils ont plus de choix et meilleurs thés…CHAJIN, 24 rue Pasquier, Paris

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