Les places fortes de Vauban

Citadelle de Lille. Vue aérienne de la Citadelle en 2007 (c) Ville de Lille / Agglomération Lille MétropoleVauban, bâtisseur du Roi-Soleil

Jusqu’au 5 février 2008

Cité de l’architecture & du patrimoine, 1, place du Trocadéro et du 11 Novembre 75116, 01 58 51 52 00, 8€

Dans le cadre de la célébration du tricentenaire de la mort de Sébastien Le Pestre, plus connu sous son titre marquis de Vauban (1633-1707), la Cité de l’architecture & du patrimoine présente une exposition d’envergure sur les places fortes de Vauban. Aujourd’hui ardemment défendues par la France auprès de l’UNESCO pour être reconnues comme patrimoine de l’humanité. Découvrez leurs enjeux à travers 1500m2 d’exposition.

Vue du port de Dunkerque à l'occasion de l'arrivée des Anglais le 19 juillet (c) Musée portuaire, DunkerquePremière exposition à caractère patrimonial, « Vauban, bâtisseur du Roi-Soleil célèbre les réalisations d’un homme visionnaire qui a transformé la France tant dans le domaine des fortifications que ceux de l’urbanisme et de l’architecture.
Vauban a dirigé l’aménagement de 160 forts et places fortes (citons entre autres Besançon, Dunkerque,Mont-Dauphin (c) CAPA 2007 / Pascal Mory Lille, Neuf-Brisach, et le fort de Joux) et en a construit neuf ex-nihilo (par exemple, Mont-Dauphin en 1693, entre le Dauphiné et la Savoie). Il a également mené la construction de nombreux canaux, en particulier le Canal du Midi.

Simple cadet au régiment de cavalerie du prince de Condé (1651), Sébastien Le Pestre grimpe progressivement les échelons pour atteindre le grade de Maréchal de France (1703), après avoir été nommé commissaire général des fortifications (1678).

L’exposition s’attarde, avec des moyens multimedia et des maquettes impressionnantes, à reconstituer les paysages avant et après la construction des villes fortifiées. En intégrant ces données dans le contexte historique et culturel de l’époque: Louis XIV charge Vauban de défendre et de stabiliser les frontières de la France, en conflit avec ses voisins (Pays-Bas espagnols, Angleterre, Espagne…). Une carte multimedia, à l’entrée de l’exposition, reproduit de manière fascinante l’évolution des frontières au gré de la résistance des troupes françaises abritées dans les forteresses de Vauban (guerre de siège).

Plan-relief de Besancon (c) Musée des Plans-reliefs / Photo: Caroline RoseSuit une grande galerie sur les réalisations vaubanesques à proprement parlé. Avec des exemples types comme la ville de Besançon, dont le plan-relief illustre parfaitement la capacité de Vauban à s’adapter aux contraintes du site. Ainsi, la citadelle – pièce maîtresse de la défense de la ville – adopte les contours du rocher sur lequel elle est érigée. Elle est entourée de l’enceinte bastionnée du quartier de Battant et du fort Griffon. La ville est enfin protégée par les méandres du Doubs, gardé par des tours bastionnées.

Vauban avait « le coup d’oeil pour analyser les sites », commente la commissaire générale de l’exposition, Isabelle Warmoes, doublé d’une aptitude à faire la synthèse de ses propres travaux. « Contrairement à l’impression que nous en avons aujourd’hui, les constructions de Vauban ne sont absolument pas toutes les mêmes », assure-t-elle!

Parallèlement aux plans-reliefs figurent, sous la forme de cabinets de curiosités, des plans comparés des citadelles qui mettent en évidence comment Vauban à su insérer chaque projet dans son contexte administratif, politique et économique. Une façon moderne et novatrice de concevoir l’urbanisme.

Bayonne. Projet d'université / Agence Antoine Stinco. Vue sur le bastion Saint-Claire et bâtiments de l'amphithéâtre (c) Antoine StincoLa dernière partie de l’exposition met en valeur le devenir de ces citadelles dont la fonction militaire est aujourd’hui rendue caduque. La plupart des arsenaux sont reconvertis en centres culturels ou/et en complexes hôteliers.

Cette riche exposition s’accompagne d’un cycle de films et documentaires, « Etats de sièges », diffusés dans l’auditorium de la Cité de l’architecture & du patrimoine. Vauban, le vagabond du roi, de Jacques Tréfouël (France, 2007, 52 mn) constitue une introduction pertinente à cette exposition. Le film est diffusé du 14 novembre au 1er décembre 2007, en entrée libre, à 14h et 17h. Pour plus d’informations, se reporter au site Internet.
A noter également une scénographie spéciale pour les enfants.

Une exposition qui propose une réflexion fondamentale et contemporaine sur le patrimoine d’hier. Tout en rendant hommage au « sieur Vauban, plus habile et plus entendu qu’aucun ingénieur qui ait jamais esté en France » (Colbert, 1674)!

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