Réouverture du Petit Palais

La Force du dessin, Chefs-d’oeuvre de la collection Prat

Jusqu’au 4 octobre 2020

Petit Palais, avenue Winston Churchill, Paris 8e

Première nouvelle exposition depuis le confinement, quel plaisir ! Surtout lorsque l’on découvre la quasi totalité de la collection de dessins de Véronique et Louis-Antoine Prat, ancien chargé de mission et enseignant à l’Ecole du Louvre.

Prud’hon, Psyché enlevée par les Zéphyrs, XIXe siècle. Pierre noire, réhauts de blanc sur papier bleu. Collection Prat. Crédit : Studio

Première collection privée à avoir été exposée au musée du Louvre (1995) et de nombreuses fois à l’étranger, les trésors graphique du couple Prat représentent un magnifique panorama de l’école du dessin français de 1580 à 1900, de Jacques Callot à Georges Seurat. En passant par Simon Vouet, Poussin, Le Brun, Watteau, Boucher, Fragonard, Jacques-Louis David, Ingres, Redon, Cézanne, etc., sans oublier de magnifiques aquarelles de Delacroix, faites à son retour du Maroc (1832).

Le collectionneur a travaillé pendant quarante ans au département des arts graphiques du Louvre et enseigné pendant dix ans l’histoire du dessin français à l’école de ledit musée. Autant dire que c’est un expert en la matière !

Ingres, Songe d’Ossian, XIXe siècle.
Plume et encre brune, aquarelle, mis au carreau à la pierre noire. Collection Prat.

Le Petit Palais expose 184 feuilles des 224 possédées par le couple. Si elles sont accrochées de manière traditionnelle sur trois niveaux aux murs de l’appartement parisien des Prat, elles sont ici exposées de manière aérée, avec un code couleur des cimaises au sol pour chaque époque.

« L’idée était de refléter le côté intimiste d’une collection privée », commente Christophe Leribault (directeur du Petit Palais), co-commissaire de l’exposition. « D’autre part, cette collection est autant un hommage à la gloire du dessin français qu’au rôle capital des collectionneurs dans la redécouverte de chefs-d’oeuvre oubliés ».

Prud’hon, La Fortune, XIXe siècle. Pierre noire, réhauts de blanc sur papier bleu. Don Louis-Antoine et Véronique Prat sous réserve d’usufruit au musée du Louvre
en 1995.

« La plupart des dessins ont été acquis chez des marchands », précise le collectionneur, « plus abordables que les salles des ventes où les prix s’envolent ».

A l’occasion de cette exposition, le couple Prat a offert deux chefs-d’oeuvre au Petit Palais, mentionnés de manière très discrète dans l’exposition : La reine Victoria reçoit Louis Philippe à bord de son yacht royal au Tréport (1843) d’Eugène Isabey et François Ier accompagné de sa cour recevant les tableaux et les statues rapportés d’Italie par le Primatice d’A.-E. Fragonard, une aquarelle préparatrice au plafond commandé pour le musée du Louvre en 1826 et toujours visible dans l’une des salles du département des Antiquités égyptiennes.

Eugène Delacroix, L’amoureuse au piano, XIXe siècle. Pinceau et lavis brun. Collection Prat.

Une collection initiée dans les années 1970, dont nombre de dessins sont préparatoires à de grandes peintures de l’histoire de l’art français. Elle comprend en outre trois ensembles remarquables sur Ingres, Delacroix et Chassériau. Et des feuilles « modernes » (Manet, Degas, Rodin, Seurat, Cézanne) que l’on voudrait bien accrocher dans son propre salon !

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