Marquise Arconati Visconti

Femme libre et mécène d’exception

Jusqu’au 15 mars 2020

Musée des Arts Décoratifs, 107 rue de Rivoli, Paris 1er

La marquise Arconati Visconti (1840-1923), héritière de l’une des plus grandes fortunes italiennes, a collectionné des oeuvres d’exception, qu’elle a ensuite cédées aux musés français, en particulier au Musée des Arts Décoratifs (MAD). Ce dernier lui rend hommage.

Marquise Marie Arconati Visconti, 1870. Collection Château de Gaasbeek
© MAD, Paris / Jean Tholance

La centaine de pièces exposées au sein de la collection permanente du MAD témoigne du goût de la marquise pour les arts décoratifs du Moyen-Age, de la Renaissance, des XVIIIe et XIXe siècles, et de son intérêt pour les arts asiatiques et islamiques.

Johann Christian Neuber, Tabatière. Dresde, vers 1765/1770
© MAD Paris / Jean Tholance

La marquise Arconati Visconti, née Marie Peyrat, fréquente les cours de l’Ecole nationale des chartes, où elle rencontre son futur mari, Gianmartino Arconati Visconti. Elle l’épouse en 1873 mais il meurt trois ans plus tard d’une fièvre typhoïde. Elle devient la seule héritière de ses biens.

A. Visconti s’installe dans son hôtel particulier de la rue Barbet-de-Jouy (Paris 7e), un salon fréquenté par les hommes politiques tels Léon Gambetta, Jean Jaurès ; les intellectuels, professeurs à l’Ecole nationale des chartes, à l’Ecole des hautes études ou au Collège de France.

« Dans ce vivier intellectuel, elle côtoie des personnalités qui font partie des premiers soutiens du capitaine Dreyfus, avec qui elle entretient une abondante correspondante », précise Anne-Forray-Carlier (directrice adjointe des musées du MAD), commissaire de l’exposition.

René Lalique, Bague feuilles. Paris, vers 1900
© MAD Paris / Jean Tholance

La marquise reçoit également des conservateurs de musée et des collectionneurs d’art. C’est ainsi qu’elle rencontre Raoul Duseigneur, qui va la conseiller pour ses acquisitions de peintures, sculptures, mobilier et objets d’art. Au MAD, elle lègue des boiseries, des pièces d’orfèvrerie, des porcelaines de Meissen, des bijoux de la Renaissance et des bijoux contemporains, dont certains fabriqués par Lalique – présentés dans la magnifique galerie de bijoux du musée qui joue des effets de contraste entre les cimaises noires et les vitrines transparentes -, des tapisseries, des fragments de vitraux et quelques oeuvres d’art oriental.

Coffre Diane et Actéon — Milieu du xvie siècle. Paris, musée du Louvre
Photo © Musée du Louvre, Dist. RMNGrand Palais / Philippe Fuzeau

Au-delà des pièces présentées, cette exposition donne l’opportunité d’admirer la collection permanente du MAD que l’on oublie trop souvent de voir lorsque l’on se focalise sur les expositions temporaires ! Le parcours nous fait voyager à travers les différentes époques dans les galeries qui surplombent la nef et nous dévoilent des pièces d’un grand raffinement. Si, en sus, vous souhaitez vous évader géographiquement, vous pouvez visiter à partir du mois d’avril le magnifique château de Gaasbeck, en Belgique (au sud de Bruxelles), qui appartenait à la marquise !

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