Les jardins qui parlent à l’âme

Jardins romantiques français

Jusqu’au 17 juillet 2011

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Musée de la Vie Romantique, 16 rue Chaptal 75009

 

Le Musée de la Vie romantique présente une importante exposition qui réunit une centaine de peintures, aquarelles, dessins et objets d’art, autour des réalisations qui ont marqué l’histoire du jardin français. Afin d’en proposer une définition en dépit du fait que certains spécialistes réfutent la notion même de « jardin romantique français ».


Conçu en Angleterre vers 1720, le jardin irrégulier – jardin  « sensible qui parle à l’âme » –  gagne la France. Avec le Siècle des Lumières s’impose alors une nouvelle esthétique de la nature « sans niveau ni cordeau », inspirée par la peinture.

Jusqu’à la Révolution, les esprits éclairés, lecteurs de Jean-Jacques Rousseau, plantent les
premiers jardins pittoresques (de pitore, peindre) ornés de fabriques qui invitent au sentiment et à une mélancolie pré-romantique. A Méréville, Ermenonville, comme à Paris, le promeneur solitaire rêve dans un
sous-bois, déclame des vers de Delille. Il admire des fermes ornées, médite dans un ermitage, s’émeut devant une grotte, frissonne sous une cascade…

Démonstration en images commentées par les commissaires de l’exposition, Catherine de Bourgoing et Daniel Marchesseau (directeur du musée de la Vie Romantique).

En 1769, le duc de Chartres (1747-1793), fils du duc d’Orléans et jeune cousin de Louis XVI, s’offre un jardin » à la française » d’un hectare près du hameau de Monceau […]. Quatre ans plus tard, le prince commande à Louis Carrogis, dit Carmontelle, ordonnateur de ses fêtes, l’aménagement et l’agrandissement de son terrain en un parc à la nouvelle mode d’une dizaine d’hectares (1773-1779). Le Grand livre de Carmontelle, publié en 1779, regroupe dix-huit gravures représentant « l’entrée et le pavillon principal dans l’île des moutons, le moulin à eau et le pont qui y conduit, le moulin hollandais, la vigne italienne, deux pavillons peints en marbre, la ferme près du cabaret, des tentes turques – l’une d’entre elles renfermait un billard –, une tente tartare, les ruines du temple de Mars, le temple de marbre blanc (actuellement dans l’île de la Jatte), le cirque ou la naumachie – vaste bassin bordé par des colonnes corinthiennes avec un obélisque sur une île évoquant une naumachie antique -, une vue de la hauteur du minaret, un tombeau égyptien »… Carmontelle écrit en prélude : « Ce n’est point un jardin anglais qu’on a voulu faire à Monceau, mais précisément ce qu’on en a dit en en faisant la critique, réunir dans un seul tous les temps et tous les lieux. »

De l’artiste A. Claris qui signe cette feuille nous ne savons rien. Il livre pourtant une aquarelle exécutée avec une maîtrise remarquable. Le plan de cette fabrique, brillante de fantaisie et d’imagination, prévue pour un parc agrémenté de vases et de statues, indique que l’architecte propose au commanditaire : bibliothèque, cabinet, salle à manger et salon. L’élégante façade auréolée de têtes de morts ouvre ses yeux sur deux balcons-loggias d’où l’on pourrait entendre les aria de la cantatrice Louise-Rosalie Dugazon. Si les Vanité nous rappellent notre matérialité et la fulgurance de notre passage sur terre, l’histoire raconte aussi que Charon, célèbre nocher des Enfers, embarque les morts pour les faire traverser le Styx. Il a déjà quitté sa passagère et guide sa gondole vers d’autres défunts. Claris a ajouté un figurant, [lui même?] un pécheur trop occupé pour regarder la scène.

Le 27 mai 1813, Hortense de Beauharnais remettait ses enfants Napoléon-Louis et Louis-Napoléon aux soins de sa mère, l’impératrice Joséphine, et partait prendre les eaux à Aix-en-Savoie. Elle était accompagnée entre autres de sa fidèle amie, Adèle de Broc. Les deux femmes entreprirent une promenade vers la cascade de Grésy. « Je passai la première sur une planche mal assurée. Je me retourne: Grand Dieu! Quel spectacle! Mon amie, entraînée par les flots, disparaît à mes yeux… Je ne retrouve que son corps inanimé. » C’était
le 10 juin. Pour distraire la reine de son chagrin, sa lectrice, Louise Cochelet, écrit au mois de juillet une lettre au peintre lyonnais François Fleury Richard; elle le priait de venir faire le portrait d’Hortense, elle lui en avait d’ailleurs fait la demande il y a longtemps. L’artiste vient accompagné de son élève, Antoine Duclaux, lui aussi originaire de Lyon. Le premier exécute les croquis pour le portrait de la jeune femme en musicienne, le second son portrait de dos, assise sous une tonnelle, contemplant le paysage qui s’étend devant elle. Est-ce le chagrin qui l’a incitée à ne pas se montrer de face?

Sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, la botanique enrichit un nouvel art de vivre que reflètent à loisir la peinture et les arts décoratifs. Le jardinage s’impose comme une occupation salvatrice et fructueuse qui apaise le mal du siècle.

Une magnifique exposition composée d’oeuvres en provenance de la BnF, des Archives nationales, des musées Carnavalet et Galliera, du Muséum national d’Histoire naturelle,…, Bref que des références!

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