Du Mexique à la Terre de Feu

Géométries Sud

Jusqu’au 24 février 2019

Achetez le catalogue de l’exposition : 

Fondation Cartier pour l’art contemporain, 261 boulevard Raspail, Paris 14e

La Fondation Cartier pour l’art contemporain célèbre la variété des motifs dans l’art latino-américain. Une thématique que l’on retrouve autant dans l’art populaire et abstrait, la céramique, la vannerie, la sculpture,  la peinture, que dans l’architecture. Du Mexique au Chili, de la période précolombienne à nos jours, « Géométries Sud » invite à un voyage aux pays de la couleur.

L’exposition s’ouvre sur une salle de bal réalisée par l’architecte d’origine bolivienne Freddy Mamani (né en 1971), invitant le public à découvrir l’iconographie géométrique et colorée de la culture Tiwanaku et l’esprit des fêtes populaires andines. Des poufs tout aussi colorés permettent de s’assoir pour regarder le film qui le montre dans sa ville natale d’Ed Alto, où ses bâtiments joyeux contrastes avec les constructions en brique et les tons monotones des paysages de l’Altiplano.

F. Mamani leur préfère les façades éclatantes qui reprennent le vocabulaire formel des cultures précolombiennes et amérindiennes, dont les cultures vives sont inspirées des textiles et des costumes cérémoniaux Aymara. A l’intérieur, les motifs géométriques et les colonnes décorées se mêlent aux lustres fantaisistes et aux lampes multicolores.

 

Plus sobre en couleur mais tout autant basée sur les motifs géométriques, l’oeuvre adjacente (grande salle du rez-de-chaussée) des architectes paraguayens Solano Benitez et Gloria Cabral (nés en 1963 et 1982) – lauréats du Lion d’or de la Biennale d’architecture de Venise en 2016 – repose sur le principe de la répétition. Composée de panneaux de briques brisées et de béton – leur matériaux de prédilection car ils permettent aux habitants de construire eux-mêmes leur maison – l’installation joue des effets de rythmes, d’équilibre, d’ombre et de lumière. Tel un château de carte qui se déploie le long de la façade du bâtiment de Jean Nouvel.

Face à cette oeuvre géante, 22 sculptures aériennes de l’artiste vénézuelienne Gego (1912-1994) explorent les possibilités de la ligne dans l’espace tridimensionnel. « Le délicat maillage de ses sculptures revêt un caractère organique qui échappe à la rigueur formelle de l’abstraction géométrique », commente Alexis Fabry, co-commissaire de l’exposition. « Gego tisse, plie, et tord à la main  le fil d’acier ou d’aluminium créant des formes irrégulières au sein desquelles la transparence devient un élément sculptural à part entière ».

L’exploration des motifs géométriques constitue le trait commun des quelques 220 oeuvres présentées au sous-sol de la Fondation Cartier. L’oeuvre Madera planos de color de Joaquin Torres Garcia, mêlant influences précolombiennes et modernistes, introduit un parcours scindé entre art ancien et art contemporain, art savant et art populaire. On y trouve des toiles de l’Urugayen Carmelo Arden Quin, des sculptures de la Brésilienne Lygia Clark, des photographies du Mexicain Lazaro Blanco, des peintures de l’Argentin Guillermo Kuitca. Ou encore des oeuvres des indiens Ishir vivant dans la région paraguyenne du Gran Chaco, présentées pour la première fois en Europe.

Une célébration de la couleur qui s’affranchit des hiérarchies artistiques, créant des liens surprenant entre les les artistes, les peuples, les cultures, les symboles et les époques. Curiosité et admiration sont les maîtres mots de cette expérience !

 

 

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