La France sous leurs yeux

200 regards de photographes sur les années 2020

Jusqu’au 23 juin 2024

BnF site François-Mitterand, Quai François-Mauriac, Paris 13e

Après la crise du COVID, le ministère de la Culture, dirigé par Roselyne Bachelot (juin 2021), alloue 5,46 millions d’euros pour que 200 photographes puissent faire un état des lieux de la France, outre-mer comprise. La BnF a piloté ce projet inédit et expose aujourd’hui 450 oeuvres des 2000 tirages qui ont intégré ses collections.

Lewis Joly, Bryan Attache, 18 ans, est revenu s’installer à Mafate après le lycée. « Ici c’est chez moi, c’est le quartier de mes ancêtres», Mai 2022. Série « Mafate, cœur habité de la Réunion » © Lewis Joly / Grande commande photojournalisme

Cette grande commande pour le photojournalisme, intitulée « Radioscopie de la France: regards sur un pays traversé par la crise sanitaire », a permis aux photographes lauréats de prendre le pouls de la jeunesse, des sans-papiers, des drogués, des malades psychiatriques, des travailleurs sexuels, des transgenres, des paysans, des éleveurs, des marins, des utopistes, des électro-sensibles, etc.

Richard Pak, Portrait de Shanna, rae rae. Tahiti, Polynésie française, septembre 2022. Série « L’archipel du troisième sexe » © Richard Pak / Grande commande photojournalisme

Le parcours s’organise autour des thèmes « libertés » (de culte, de mouvement, d’expression), « égalités » (il s’agit plutôt ici d’inégalités face à l’accès aux services publics et à la culture), « fraternités » (aide aux autres, regain des rituels et fêtes de village), et « potentialités » (nouveaux défis environnementaux et technologiques).

D’un point de vue technique, certains optent pour une captation de l’instant, dans la tradition du photoreportage de presse. D’autres préfèrent s’inscrire dans une temporalité moins marquée, avec des scènes de genre, des paysages, voire des natures mortes.

Olivier Laban-Mattei, Dans le froid de l’hiver, Florent Sebban arrache des poireaux dans sa ferme de Pussay, en Beauce. Avec sa femme Sylvie Guillot, ils exploitent 3,5 hectares de terres maraîchères en bio. Ils vendent leur production dans les Amap de la région. Série « Les sentinelles de la terre » © Olivier Laban-Mattei – MYOP / Grande commande photojournalisme

Certaines photographies sont crues. Elles montrent une France que le Parisien ne connaît pas, dont il a entendu parler certainement, mais qu’il ne voit pas. En ce sens, l’exposition est éclairante. Pour autant, un point m’intrigue : pourquoi aucune photographie n’inclut dans ce qui est censé être un panorama de la France, un pays riche, les catégories sociales aisées ?

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