200 regards de photographes sur les années 2020
Jusqu’au 23 juin 2024
BnF site François-Mitterand, Quai François-Mauriac, Paris 13e
Après la crise du COVID, le ministère de la Culture, dirigé par Roselyne Bachelot (juin 2021), alloue 5,46 millions d’euros pour que 200 photographes puissent faire un état des lieux de la France, outre-mer comprise. La BnF a piloté ce projet inédit et expose aujourd’hui 450 oeuvres des 2000 tirages qui ont intégré ses collections.
Cette grande commande pour le photojournalisme, intitulée « Radioscopie de la France: regards sur un pays traversé par la crise sanitaire », a permis aux photographes lauréats de prendre le pouls de la jeunesse, des sans-papiers, des drogués, des malades psychiatriques, des travailleurs sexuels, des transgenres, des paysans, des éleveurs, des marins, des utopistes, des électro-sensibles, etc.
Le parcours s’organise autour des thèmes « libertés » (de culte, de mouvement, d’expression), « égalités » (il s’agit plutôt ici d’inégalités face à l’accès aux services publics et à la culture), « fraternités » (aide aux autres, regain des rituels et fêtes de village), et « potentialités » (nouveaux défis environnementaux et technologiques).
D’un point de vue technique, certains optent pour une captation de l’instant, dans la tradition du photoreportage de presse. D’autres préfèrent s’inscrire dans une temporalité moins marquée, avec des scènes de genre, des paysages, voire des natures mortes.
Certaines photographies sont crues. Elles montrent une France que le Parisien ne connaît pas, dont il a entendu parler certainement, mais qu’il ne voit pas. En ce sens, l’exposition est éclairante. Pour autant, un point m’intrigue : pourquoi aucune photographie n’inclut dans ce qui est censé être un panorama de la France, un pays riche, les catégories sociales aisées ?