L’invention de la Renaissance

L’humaniste, le prince et l’artiste

Jusqu’au 16 juin 2024

BnF Richelieu, 5 rue Vivienne, Paris 2e

La Bibliothèque de France (site Richelieu) présente une exposition sur les origines de l’humanisme qui a donné naissance à la glorieuse période de la Renaissance. Une ode à la littérature enluminée.

Enlumineur lombard (Maître B. F.). Portrait équestre du condottiere Muzio Attendolo Sforza, dans Vita di Muzio Attendolo Sforza (Vie de Muzio Attendolo Sforza). Antonio Minuti, Milan, 1491 © BnF, département des Manuscrits

L’Europe a connu une effervescence artistique et scientifique du XIVe au XVIe siècle, période que les historiens ont appelé a posteriori Renaissance.

Ovide (43 av. J.-C. – 17 ap. J.-C). Métamorphoses. Copié par Antonio Sinibaldi et enluminé par le Maître du Pline de Londres, Florence et Venise?, vers 1480-1485. Parchemin © BnF, département des Manuscrits

Au coeur de cet essor intellectuel réside le mouvement humaniste, né en Italie au XIVe siècle. Ce dernier met en exergue la redécouverte des textes anciens, leur traduction et la diffusion par la copie manuscrite, et les valeurs culturelles dont ils étaient porteurs. Les têtes dirigeantes et les princes s’approprient le mouvement pour renouveler leur image, collecter les manuscrits et constituer de splendides bibliothèques.

Albrecht Dürer (1471 – 1528), Erasme de Rotterdam, 1526. Gravure © BnF, département des Estampes et de la photographie

« La BnF conserve l’une des collections les plus importantes au monde de manuscrits enluminés et de livres imprimés de la Renaissance », précise Jean-Marc Chatelain, co-commissaire de l’exposition.

Pétrarque (1304-1374). Triomphes. Traduction rouennaise anonyme, avec le commentaire de Bernardo Lapini Rouen et Paris, vers 1503. Enluminé par le Maître des Triomphes de Pétrarque et Jean Serpin. Parchemin © BnF, département des Manuscrits

Le parcours débute dans le studiolo privé de Pétraque (1304-1374), empli de manuscrits superbement calligraphiés (en grec, en latin) et enluminés, pour arriver aux bibliothèques princières, ouvertes au public. Telle celle des Visconti-Sforza à Milan ou celle de François Ier à Fontainebleau, « l’une des plus riches de son temps », commente Gennaro Toscano, co-commissaire.

Nouveau Testament grec. Reliure à la grecque en maroquin citron aux armes d’Henri II, à décor de rinceaux dorés et peints, Paris, atelier de Gomar Estienne, vers 1550 © BnF, Réserve des livres rares

L’exposition met en avant la nouvelle vision de l’être humain apportée par les humanistes, qui exaltent sa puissance de création et d’action. Mais pour être digne de ce nom, l’homme doit s’enrichir intellectuellement ; sinon c’est comme s’enterrer vivant !

Donatello (1386 – 1466). Putti reggicandela. Bronze. Florence, 1434-1439 © Paris, musée Jacquemart-André

Elle souligne également le lien fondamental qu’entretient le livre de la Renaissance avec les arts plastiques : peinture, sculpture, médaille, reliure, gravure, dessin. L’art du livre humaniste renouvelle l’esthétique du livre, qui gagne en clarté.

Une exposition à l’encontre de l’esprit Tik Tok ; ça fait du bien !

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