Elliott Erwitt

Rétrospective

Jusqu’au 15 août 2023

Musée Maillol, 61 rue de Grenelle, Paris 7e

Photographe incontournable de son temps, touchant aux images figées comme filmées, Elliott Erwitt (né en 1928 à Paris, vit à New York) bénéficie d’une rétrospective d’envergure au musée Maillol.

Le 100e anniversaire de la Tour Eiffel, Paris, 1989

Elliott Erwitt se passionne très tôt pour la photographie, en travaillant dans un laboratoire commercial qui développe des tirages dédicacés de stars hollywoodiennes. À l’invitation de Robert Capa – dont il photographie de manière émouvante sa veuve au cimetière (cf. salle du 2e étage, au milieu des statues de Maillol) -, il entre à l’agence Magnum Photos, qu’il dirigera quelques années plus tard. Il entreprend une collaboration fructueuse avec les grands magazines LIFE, Look, Holiday, Collier’s… À partir des années 1970, E. Erwitt commence une carrière de réalisateur de films documentaires. Dix ans plus tard, il produit des comédies et des programmes de télévision pour la chaîne HBO.

New York City, États-Unis, 1974

Néanmoins, son médium principal reste la photographie ; il tire plus de 600 000 négatifs, touchant à tous les genres : portraits, mode, architecture urbaine, reportages d’actualité, commandes publicitaires. Avec une touche excentrique : son rapport au chien, qu’il considère comme « un parfait modèle » et qui lui permet de trouver des situations intéressantes grâce à son flair.

Czestochowa, Pologne, 1964

La sélection, effectuée par E. Erwitt lui-même (94 ans), se divise en deux temps : les oeuvres en noir et blanc et celles en couleur. Elle met en avant son style particulier : une composition et un contenu qui font ressentir une tendre ironie vis à vis des comportements humains. Le pendant américain de Martin Parr, en quelque sorte ! Si l’on perçoit quand les photos relèvent de la mise en scène (cf. Le 100e anniversaire de la Tour Eiffel : l’homme qui saute est un chorégraphe professionnel, le couple enlacé est formé d’acteurs, les personnes à droite ont été placées pour répondre aux sculptures du Trocadéro), son cadrage est particulièrement judicieux.

« Je dirais que le plus important pour une photographie c’est de susciter des émotions, de faire rire ou pleurer, ou les deux à la fois. »

On retrouve le même soin dans la présentation des oeuvres et la volonté d’offrir une rétrospective éloquente du travail de l’artiste, que dans « Le Monde de Steve McCurry« . Un bonheur pour les « amateurs » de photographie, au sens étymologique du terme (« celui qui aime »). Précisément comme se décrit Elliott Erwitt !

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