Le romantique repenti

 Charles Gleyre (1806-1874). Autoportrait, 1830-1834 © Nora Rupp, Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne Charles Gleyre (1806-1874)

Jusqu’au 11 septembre 2016

[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Pass-Abonnement-expos-CARTE-BLANCHE—MUSEE-D-ORSAY—BLANC.htm]

Catalogue de l’exposition : 

Musée d’Orsay, Niveau 5, 1 rue de la Légion-d’Honneur, Paris 7e

Né en suisse (dans le canton de Vaud) mais parisien d’adoption, Charles Gleyre (1806-1874) est largement méconnu du public français contemporain. Le musée d’Orsay lui consacre sa première rétrospective.

Son caractère solitaire, froid, nostalgique, misogyne – tout l’inverse de Hubert Robert en somme ! – a certainement contribué à son partiel oubli.

Pourtant, de son temps, Charles Gleyre était autant reconnu de ses pairs, de l’élite intellectuelle (Théophile Gautier, Gustave Flaubert, Gustave Planche) que du public. Son oeuvre Le Soir, plus connue sous le titre Les Illusions perdues, acquise par l’Etat en 1843 (musée du Louvre), est restée pendant un siècle l’un des tableaux favoris du peuple français.

 Charles Gleyre (1806-1874). Les Illusions perdues dit aussi Le Soir, 1843 Huile sur toile. Photo © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michel Urtado

Républicain, anticlérical, démocrate, Charles Gleyre a ouvert à Paris en 1843 un atelier d’enseignement gratuit et fécond, où se sont rencontrés aussi bien les futurs impressionnistes, d’Auguste Renoir à Claude Monet, en passant par Alfred Sisley et Frédéric Bazille. Que les tenants de la peinture néo-grecque (Jean-Léon Gérôme, Henry-Pierre Picou, Auguste Toulmouche). Et nombre de peintres anglo-saxons dont James Whistler.

L’oeuvre de Gleyre se démarque par son romantisme violent, insufflé par son voyage éprouvant en Orient – durant trois ans, il suit le  philanthrope américain John Lowell Jr. de l’Italie au Soudan, en passant par Beyrouth – et son retour tout aussi difficile pour se ré-acclimater à la vie parisienne.

 Charles Gleyre (1806-1874). Cavaliers turcs et arabes, 1838-1839 © Nora Rupp, Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne

Le parcours de l’exposition éclaire la vie et l’oeuvre de Charles Gleyre en présentant ses toiles mises en regard de celles de ses maîtres (Léopold Robert, Horace Vernet, Louis Hersent), des élèves de son atelier (A. Renoir, J.-L.Gérôme, H.-P. Picou) et des amateurs de son style (Pierre Puvis de Chavannes, Gustave Boulanger).

« Ces rapprochements ont avant tout pour but de réinsérer l’artiste dans l’histoire de la peinture française », commente Côme Fabre, co-commissaire de l’exposition (conservateur au département des peintures du musée du Louvre).

 Charles Gleyre (1806-1874). Le Déluge, 1856. Huile et pastel sur toile © Clémentine Bossard, Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne

J’ai été fascinée par ses paysages orientaux, si arides et pourtant si bouleversants, grâce à une lumière de crépuscule ou d’aube en contre-jour. Son Déluge (1856) offre une vision de matin du monde inspirée des paysages égyptiens ou turcs ; parfait mélange entre une géographie orientale et une lecture occidentale de la Genèse. Enfin, ses nus languides tardifs font preuve d’une carnation époustouflante.

Taggé .Mettre en favori le Permaliens.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *