Les fantômes d’Orsay

Sophie Calle et son invité Jean-Paul Demoule

Jusqu’au 12 juin 2022

Musée d’Orsay, Esplanade Valéry Giscard d’Estaing, Paris 7e

Le musée d’Orsay donne carte blanche à Sophie Calle pour une enquête artistique originale. L’artiste s’intéresse à la genèse du musée, ancienne gare et hôtel dans lequel elle avait pris une chambre. Pendant le confinement, elle réinvestit le lieu, à la recherche de sa chambre disparue. Elle invite l’archéologue Jean-Paul Demoule à participer à cette aventure singulière …


Sophie Calle, Orsay, 1979. Photo © Richard Baltauss

L’exposition décrit le cheminement de l’artiste qui a développé sa méthode artistique – faite d’accumulation d’objets qu’elle transforme en ready-made, de récits et de photographies -, dans ce lieu encore vacant.



Sophie Calle, Orsay, 2021. Photo © François Deladerrière

En 1878, la gare d’Orsay et l’hôtel d’Orsay sont désertés, en attente des travaux qui vont transformer l’espace en musée. Sophie Calle en pousse une porte et s’installe dans la chambre 501.

Sophie Calle, Orsay, 2021. Photo Sophie Calle © ADAGP, Paris 2022

Pendant des mois, elle récolte les fiches des anciens clients, les relevés d’électricité, les clés et les plaques numérotées de chambre, les notes adressées à un homme à tout faire dénommé Oddo, qui deviendra le symbole d’une énigme : où est passé la chambre 501 ? À cette époque, Sophie Calle a 25 ans, elle ne s’est pas encore créé un nom, et est en attente de partir à Venise.

Pendant le confinement, Donation Grau (conseiller pour les programmes contemporains au musée d’Orsay), l’invite à revenir sur les lieux. De nouveau vides.


Sophie Calle, Orsay, 2021. Photo © François Deladerrière

S. Calle prend des photographies des oeuvres dans la semi-obscurité. Elle demande à Jean-Paul Demoule de commenter ses « trophées », qu’elle a récoltés quarante ans plus tôt. Inversement, avec ses photographies ou celles prises par ses amis, elle illustre les textes de l’anthropologue, réunis dans le livre L’ascenseur occupe la 501. Titre énigmatique qui trouve sa réponse dans la dernière salle de l’exposition.

« Les fantômes d’Orsay est une oeuvre totale », commente Donatien Grau. L’artiste a discuté de chaque éclairage, chaque choix de support ou d’encadrement ; rien n’a été laissé au hasard.


Sophie Calle, Orsay, 2020. Photo © musée d’Orsay / Sophie Crépy

Au final, je ne peux malheureusement pas dire que j’ai été éblouie par cette enquête, mais tout n’est pas à dénigrer ! J’ai apprécié l’idée d’origine, même si sa traduction plastique ne me transcende pas, quelques-uns des ready-made et surtout les photographies dans la pénombre, dont le manque de luminosité apporte un nouvel éclairage (!) à ces oeuvres connues.

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