Marcel Proust

Un roman parisien

Jusqu’au 10 avril 2022

#ExpoProust

Musée Carnavalet, 23 rue de Sévigné, Paris 3e

Le musée Carnavalet – Histoire de Paris célèbre le 150e anniversaire de l’auteur qui a mis la madeleine à l’honneur ! Marcel Proust (1871-1922) a passé une grande partie de sa vie à Paris, où il est né et mort. C’est là qu’il fait évoluer les personnages de ses romans. Comme l’analyse avec brio cette exposition mi-littéraire mi-artistique.


Jacques-Emile Blanche, Portrait de Marcel Proust, 1892. Huile sur toile. Musée d’Orsay. Photo © RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski

La vie de l’écrivain s’est déroulée dans un quadrilatère formé par le Parc Monceau – la place de la Concorde – Auteuil – le Bois de Boulogne et l’Étoile. Hormis quelques vacances en Bretagne, à Cabourg et quelques courts séjours à Venise et en Hollande, Proust n’a guère quitté les pavés parisiens, surtout ceux de la rive droite !


Henri Gervex, Une soirée au Pré-Catelan, 1909. Collection du musée Carnavalet – Histoire de Paris. CCØ Paris Musées / Musée Carnavalet – Histoire de Paris

L’exposition explore dans une première partie ses années d’étude au lycée Condorcet illustrée par le tableau de Jean Béraud, La sortie du lycée Condorcet (vers 1903) jusqu’à sa vie mondaine dans la haute société parisienne (Henri Gervex, Une soirée au Pré-Catelan, 1909).

Marcel Proust naît au 96 rue La Fontaine, dans le 16e arrondissement, dans l’ancien village d’Auteuil, rattaché à la capitale en 1860. Il habite avec ses parents au 8 rue Roy (8e), quartier prisé par les médecins (formation du père) jusqu’en 1919. À la naissance de son frère Robert, ils emménagent au 9 boulevard Malesherbes, près de l’église de la Madeleine. « L’un des quartiers les plus laids de la ville », selon Proust. Mais à proximité des théâtres et du musée du Louvre où il forme sa culture artistique.

Sa rencontre avec Robert de Montesquiou lui ouvre les portes des milieux aristocratiques des quartiers de la rive droite : faubourg Saint-Honoré et plaine Monceau. Son premier livre, Les Plaisirs, se nourrit de ses expériences émotionnelles. Stéphane Bern avant l’heure, il écrit ponctuellement pour Le Figaro des chroniques des soirées galantes. Lui-même invite aristocrates et artistes dans le luxueux appartement de ses parents situé au 45 rue de Courcelles. La mort de son père en 1903 puis de sa mère en 1905 le bouleverse.

Anonyme, Hôtel Ritz, place Vendôme, Paris, 1901, placard publicitaire © Bibliothèque nationale de France, Paris.

Il quitte le domicile familial pour rejoindre l’ancien appartement de son oncle Louis au 102 boulevard Haussmann et rejoindre un quartier qui lui déplait. Il souffre de crises d’asthme, quitte peu sa chambre, sauf la nuit pour dîner tardivement au Ritz, où il obtient des informations sur la société élégante. Il doit de nouveau déménager suite à la vente de l’appartement à la banque Varin-Bernier. Proust emménage dans le 16e arrondissement (8 bis rue Laurent-Pichat puis 44 rue Hamelin). Le mobilier de sa chambre à coucher est restitué.

Mobilier ayant appartenu à Marcel Proust. Collection du musée Carnavalet – Histoire de Paris © Pierre Antoine / Paris Musées / Musée Carnavalet – Histoire de Paris

Dans une seconde partie, l’exposition géolocalise les itinéraires plus ou moins réels des personnages de ses romans. Avec une carte qui situe les appartements et lieux de plaisirs des personnages. Essentiellement rive droite et plutôt à l’ouest de Paris (faubourg Saint-Honoré, Champs-Élysées, avenue du Bois de Boulogne), là où se construisent les nouveaux hôtels particuliers. Si « la vie mystérieuse du faubourg Saint-Germain – lieu historique de résidence de la société aristocratique – a longtemps fasciné Proust, il réalise qu’elle n’est finalement qu’un leurre dans du Côté de Guermantes« , précise Anne-Laure Sol (conservatrice en chef du patrimoine, musée Carnavalet), une des commissaires de l’exposition.



Camille Pissarro, L’Avenue de l’Opéra, 1898. Huile sur toile © Reims, Musée des Beaux-Arts / Photo Christian Devleeschauwer

Gallimard publie quatre volumes de son cycle romanesque À La recherche du temps perdu (1913-1927) : Du côté de chez Swann, À l’ombre des jeunes filles en fleurs, qui obtient le prix Goncourt en 1919 (devant Les Croix de bois de R. Dorgelès), Le Côté des Guermantes, Sodome et Gomorrhe. Le cinquième volume sera La Prisonnière qu’il termine juste avant de mourir en 1922. Les deux derniers tomes (Albertine disparue dit aussi La Fugitive et Le Temps retrouvé) seront publiés après sa mort.

Des extraits audio et vidéo complètent ce panorama multi-facettes de cette plongée enchanteresse dans le monde proustien. Et voilà de quoi vous donner des idées de lectures nocturnes, accompagnées d’une petite madeleine (l’originale est vendue en boutique du musée, cela va de soi) légèrement infusée au thé !

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