Lurçat intime

Oeuvres sur papier de la Fondation Jean et Simone Lurçat – Académie des beaux-arts

Jusqu’au 15 août 2021

Pavillon Comtesse de Caen – Académie des Beaux-Arts, Palais de l’Institut de France, Paris 6e
Entrée libre et gratuite

Connu internationalement pour ses cartons de tapisserie, Jean Lurçat a également développé une oeuvre graphique, restée presque secrète, que le Palais de l’Institut de France dévoile pour notre plus grand plaisir !


Jean Lurçat dans le salon de sa maison-atelier, villa Seurat (détail), par Brassaï, 1947. Tirage argentique © ADAGP / Fondation Lurçat – Académie des beaux- arts

Jean Lurçat (1892-1966), membre de l’Académie des beaux-arts (peintre et peintre-cartonnier pour la tapisserie) conservait dans sa collection personnelle des dessins réalisés depuis son enfance, dont il ne faisait peu cas. Ils sont conservés dans sa Maison-atelier, située Villa Seurat, Paris 14e, actuellement rénovée et dirigée par Jean-Michel Wilmotte (membre de la section d’architecture de l’Académie des beaux-arts). Ces travaux ont permis un répertoriage de ses oeuvres de Lurçat. Et l’organisation de cette exposition.

La centaine d’oeuvres exposées – pour la plupart, inédites – donnent à voir une sélection de qualité variant des dessins au crayon aux aquarelles en passant par des gouaches, fusains, pointes sèches et souvent un mélange des techniques.

Le parcours présente des esquisses autant que des oeuvres abouties comme Marin grec (1926). Influencé par les cultures des pays méditerranéens, où il a beaucoup voyagé pour oublier le trauma de la Grande Guerre, Jean Lurçat habille ses figures d’habits traditionnels orientaux, tout en leur conférant une notre subversive comme pour son marin portant un couvre-chef doté de deux poissons tricolores.


La transfiguration d’Ocello (série « Les amours d’Ocello »), 1919. Gouache sur papier© ADAGP / Fondation Lurçat – Académie des beaux- arts

Lurçat a également été marqué par son voyage de jeunesse en Italie. Comme en atteste son cycle Ocello (1919), oeuvre d’ambition décorative murale, dans laquelle il se représente dans un monde poétique, peuplé d’oiseaux et de jeunes filles. Chaque panneau évoque une étape de mutation, la dernière voyant le héros se métamorphoser en … avion !


Femme à la toilette, circa 1919. Encre et aquarelle © ADAGP / Fondation Lurçat – Académie des beaux- arts

Inspiré par la fluidité de mouvement d’Isabelle Duncan, il croque sur le vif plusieurs danseuses et représente des baigneuses aériennes. On retrouvera ce motif des sirènes et danseuses dans les assiettes de son service personnel.


Cormoran et libellule, circa 1947. Gouache sur papier © ADAGP / Fondation Lurçat – Académie des beaux- arts

Les gouaches reflètent ses études d’insectes et d’animaux, dont la chouette, que l’on retrouve également sur un carton de tapisserie. Et des luttes de gladiateurs réalisées avec des pinceaux chinois.

Inventivité plastique et virtuosité dans le rendu du mouvement constituent les deux traits caractéristiques de cette oeuvre surprenante, à la fois poétique (teintée de références littéraires et musicales) et engagée pour la paix. À découvrir.

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