Léon Monet

Frère de l’artiste et collectionneur

Jusqu’au 16 juillet 2023

#LeonMonet

Musée du Luxembourg, 19 rue de Vaugirard, Paris 6e

Si l’on ne présente plus Claude Monet, son frère aîné Léon, méritait d’être mis en avant, tant sa collection d’oeuvres impressionnistes et le rôle qu’il joua, en tant que chimiste, producteur de couleurs, influença la destinée de Claude. Une brillante exposition à découvrir au musée du Luxembourg.

Claude Monet, Portrait de Léon Monet, 1874. Huile sur toile. Collection particulière

Date clé de ce parcours biographique et thématique : 1872-74. Claude Monet peint Impression, soleil levant (Musée Marmottan Monet) au Havre. Parallèlement, son frère commercialise les nouvelles couleurs à l’aniline puis fonde la Société Industrielle de Rouen.

Charles Frechon, Fenaison, Rouen depuis la rive gauche, 1891-1895. Huile sur toile. Collection particulière © photo François Doury

Léon débute sa collection d’oeuvres impressionnistes, pour soutenir Claude, leurs amis dont Alfred Sisley, Camille Pissarro et Auguste Renoir – peintre qui a le plus représenté C. Monet et son épouse -, et les artistes de la région rouennaise. Tels Narcisse Guilbert (Étretat, porte d’Amont, vers 1907) ou Charles Frechon (Fenaison, Rouen depuis la rive gauche, 1891-95).

Claude Monet, Premier album de dessins, acquis pas Léon en 1893, dédicace « Souvenir de jeunesse, à mon cher frère, ce 20 septembre 95 », 1856. Crayon sur papier. Collection particulière © photo François Doury

Deux oeuvres phares sont présentées pour la première fois au public : le tout premier carnet de dessins de Claude Monet (1856) et le seul portrait de Léon réalisé par Claude (1874), qui exprime avec audace le caractère fort de Léon (cf. image supérieure et affiche de l’exposition). La raison pour laquelle, l’oeuvre avait été « cachée » ?

Yoshiiku Ochiai, L’élevage des vers à soie : essai des graines (= œufs) de soie, 1868. Gravure sur bois, tirage sur papier crêpe. Collection particulière © photo François Doury

Une section est consacrée à l’univers professionnel de Léon, les recherches sur les couleurs synthétiques, et les surprenantes estampes – en papier crêpé – qu’il collectionnait.

Claude Monet, Le jardin de Giverny, vers 1922-1926. Huile sur toile. Paris, Musée Marmottan Monet, legs Michel Monet, 1966 © Musée Marmottan Monet, Paris

Le parcours se clôt sur les oeuvres ultimes de Claude Monet, sa représentation de plus en plus abstraite de son jardin de Giverny, unique motif de ses peintures alors qu’il est atteint de la cataracte, ce qui altère sa perception des couleurs.

Un dernier cartel fait une brillante ouverture sur l’analyse des couleurs de la palette de Claude Monet – on s’étonne que cela n’est pas encore été fait ! – qui révélera peut-être que Claude utilisait les couleurs chimiques produites par l’industrie de son frère !

Berthe Morisot, Sur la plage, Les Petites-Dalles, Fécamp, 1873. Huile sur toile. Virginia Museum of Fine Arts, Richmond, Etats-Unis © Virginia Museum of Fine Arts Photo Kaherine Wetzel

« À la fin du XIXe siècle, 80% des couleurs utilisées par les peintres impressionnistes étaient synthétiques », précise Géraldine Lefebvre (Docteure en Histoire de l’Art, spécialiste du XIXe siècle), commissaire de l’exposition. « C’est leur éclat par rapport aux pigments naturels qui les fascinaient ».

Claude Monet, Vue générale de Rouen, 1892. Huile sur toile. Rouen, Musée des beaux-arts de Rouen © Rmn – Grand Palais / Michèle Bellot

Ce nouvel éclairage sur l’oeuvre de Monet nous révèle – si besoin en était – que le maître n’a pas fini de nous fasciner !

Taggé .Mettre en favori le Permaliens.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *