Un périple bleu

Jupe portefeuille en coton indigo plissé, de la minorité Miao – Guizhou, CHINE  © Catherine LegrandIndigo

Jusqu’au 18 avril 2015

Catalogue de l’exposition : 

Bibliothèque Forney, 1 rue du Figuier, Parix IV

L’exposition « Indigo » présentée dans le magnifique Hôtel de Sens, qui accueille la bibliothèque Forney, s’adresse à tous ceux qui aiment le bleu et les voyages. Elle propose un périple à travers les continents où quelques rares artisans continuent de teindre les textiles avec de l’indigo. Costumes populaires et tissus décoratifs nous entraînent dans une véritable immersion bleutée.

Teinturière un « brin d’iL’indigo est un pigment végétal connu depuis plus de 4.000 ans. Diverses plantes permettent d’en extraire ce colorant bleu. Certaines sont cultivées, d’autres sont sauvages, récoltées dans la forêt ou cueillies en brousse.

Les mains d’un teinturier-imprimeur autrichien tenant deux blocs de pigment indigo indien  © Catherine LegrandDès le XVIIe siècle, le pastel cultivé dans le sud de la France (entre Carcassonne, Albi et Toulouse) a du céder sa place à l’indigo rapporté des Indes et des Amériques. Lui-même a été détrôné par l’indigo de synthèse inventé par le chimiste allemand Adolf von Baeyer, en 1882.

La première salle montre des vêtements de travail bleu français et des costumes populaires d’Europe de l’Est (Autriche, Hongrie, Slovaquie) ainsi que des blue-jean’s – création Outre-Atlantique à partir de la toile de Gênes et du bleu de Nîmes.

Veste de femme du groupe ethnique Zhuang. Patchwork d’indigo Guangxi. Chine  © Catherine LegrandLa deuxième salle nous emmène au Japon, où les samouraïs affichent leur préférence pour le bleu à partir du XIIe siècle. En Chine, ce sont les minorités ethniques qui portent des étoffes indigo. La garde-robe des femmes Miao, Buyi, Dong, Shui, Geija perpétue cette tradition, mise en péril par l’exode rural et l’abondance de vêtements manufacturés.

Broderie sur grand boubou  © Catherine LegrandLa troisième salle concerne l’Afrique de l’Ouest, où quelques artisans teinturiers survivent encore. Notamment chez les Dogons du Mali ou les Soninkés de Guinée.

La dernière salle regroupe les étoffes d’Amérique Latine (jupes bleues des femmes du Chiapas et du Guatemala, rayures indigo sur le poncho des Indiens Quechua ou Aymara), d’Inde (plantations et indigoteries au Tamil Nadu, en Andhra Pradesh, au Bangladesh / paysannes du Rajasthan ou de Gujarat), et d’Asie du Sud-Est (Vietnam, Laos, Thaïlande).

Pour la commissaire d’exposition Catherine Legrand, cette exposition entend « contribuer à la sauvegarde des traditions textiles liées à l’indigo, de l’extraction à la teinture jusqu’aux techniques décoratives qui y sont attachées. Elle participe à une démarche entreprise par certains pays pour que l’indigo soit inscrit par l’UNESCO comme élément du patrimoine immatériel de l’humanité). »

Une exposition riche (300 pièces exposées) qui réunit des univers folklorique et ethnique, habituellement opposés. Elle permet de prendre conscience que des quatre coins de la planète des techniques pour décorer, tisser, broder, imprimer, laquer les textiles sont universellement partagées. Ou comment un joli fil bleu pourrait réconcilier l’humanité !

A noter : tous les samedis à 15h, visite guidée comprise dans le prix du billet (6€).

Pour marque-pages : Permaliens.

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