Hugo Pratt entre au Panthéon des artistes

Le voyage imaginaire d’Hugo Pratt

Jusqu’au 21 août 2011

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Pinacothèque de Paris, 28 place de la Madeleine 75008

Obligé de décommander l’exposition sur les Mayas, en raison des difficultés diplomatiques avec le Mexique, le directeur de la Pinacothèque, Marc Restellini, crée la surprise en invitant Hugo Pratt à franchir le pas d’un musée, qui ne se veut pas comme les autres. Une excellente idée qui met en valeur la nature artistique des dessins de Pratt, dont le héros Corto Maltese en est un joli faire-valoir.

Nous sommes prévenus dès le cartel introductif: il n’y aura pas d’autre exposition d’auteur de bande-dessinée à la Pinacothèque de Paris, dixit Marc Restellini. Du moins, dans un futur proche. Il ne s’agit pas de surfer sur la vague des expositions de BD mais bien de rendre hommage à un auteur dont le monde fantastique émeut autant que peut le faire un autre medium artistique.

L’exposition se compose essentiellement d’aquarelles et de planches originales. Est présenté le héros mythique d’Hugo Pratt, Corto Maltese, mais également ceux des autres séries, comme les Indiens de Fort Wheeling ou Les Scorpions du désert.

Hugo Pratt (1927-1995) a été un grand voyageur solitaire, à l’image de Corto Maltese et a bourlingué à travers le monde entier. Sa vie inspirant son oeuvre, ses thèmes favoris se concentrent autour de la mer, bien sûr, mais aussi le désert (il a vécu enfant en Ethiopie, où son père, intégré à la police coloniale, exerçait), les femmes au fort caractère, et les Indiens d’Amérique du Nord.

Pratt est passé maître en la pureté de la ligne. Il avançait: « Je voudrais arriver un jour à tout faire comprendre avec une simple ligne ». Il rend avec une précision de maniaque le détail des couleurs des parures des Indiens ou des militaires. Dans le même temps, il sait préférer le vide au plein et apporter une touche de légèreté, d’évanescence, à ses aquarelles. En atteste le magnifique panneau de six pages Occidente (1984) qui vous attend à la descente de l’escalier entre les deux niveaux de la Pinacothèque.

L’exposition révèle ainsi le talent d’aquarelliste d’Hugo Pratt, pourtant plus connu pour sa maîtrise du noir et blanc (cf. La Ballade de la mer salée, considérée comme le premier « roman dessiné » dans l’histoire de la BD).
Lui qui voulait « simplement avoir fait une oeuvre utile » laisse à la postérité un corpus qui mêle avec savoir aventures et rêverie poétique. Une invitation secrète à la contemplation.

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