Dans l’ombre des dinosaures
Jusqu’au 13 juin 2011
[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-DANS-L-OMBRE-DES-DINOSAURES—DINOS.htm]
Museum national d’Histoire naturelle, Grande Galerie de l’Evolution, 36 rue Geoffroy Saint-Hilaire 75005, 9€
Si le terme « Jurassique » n’est étranger à personne (merci S. Spielberg!), connaissez-vous en revanche l’expression « Crétacé Tertiaire »? Le museum national d’Histoire naturelle rencontre un succès phénoménal avec son exposition « Dans l’ombre des dinosaures », qui éclaire cette phase majeure de l’histoire de la vie sur Terre, survenue il y a 65 millions d’années. Le tournant Crétacé-Tertiaire a en effet bouleversé l’équilibre de la planète avec la disparition des dinosaures au profit des petits mammifères qui vivaient dans leur ombre… Autrement dit, nos lointains cousins!
« Dans l’ombre des dinosaures », prévient l’introduction, n’est pas une exposition sur les dinosaures, mais avec ces effrayants animaux, pourtant parfois inoffensifs, qui ont inspiré tant de cinéastes et d’écrivains.
L’exposition propose un voyage dans le temps, un flash back de 85 millions d’années. Pour comprendre ce qui a causé l’extinction des dinosaures à l’ère Secondaire dite Mésozoïque, qui comprend trois périodes: le Trias (-250 Ma à – 200Ma), le Jurassique (-200 Ma à -145 Ma) et le Crétacé.
Le Crétacé tire son nom des grandes formations de craie (creta en latin) qui se sont déposées entre – 145 Ma et – 65 Ma. A cette période, si la plupart des continents correspondent à ceux du présent, l’Europe forme un archipel d’îles tandis que le continent nord-américain est scindé en deux par une mer intérieure. Le climat est plus chaud qu’aujourd’hui. Les mers sont peuplées de vertébrés comme les requins ou les téléostéens [poissons osseux], d’invertébrés tels les célèbres ammonites, qui sont d’excellents marqueurs stratigraphiques, et les rudistes qui formeront les récifs. La vie foisonne également sur terre.
Les premiers dinosaures, comme les mammifères, crocodiles et tortues, apparaissent à la fin du Trias, il y a environ 220 Ma. Les dinosaures dominent les autres animaux par leur taille. Leur espèce est diversifiée, ils sont présents sur tous les continents (y compris l’Antarctique) et à toutes les latitudes, certains ont même conquis les airs. Rien ne laisse présager leur disparition.
Les scientifiques ne sont pas tous d’accord sur les causes de la crise KT (Kreide Tertiär en allemand). Du moins, ils n’accordent pas la même importance à deux facteurs essentiels responsables de l’extinction des dinosaures. La chute d’une météorite, d’une dizaine de km de diamètre: l’astéroïde se serait vaporisé lors de son impact sur Terre et ses composants se seraient redéposés à la surface du globe entraînant une concentration anormale d’iridium, découverte par le Nobel Luis Alavarez (prix en physique, obtenu en 1968). Hypothèse confirmée par la découverte en 1991 d’un cratère géant sur la côte du Yucutan, au Mexique.
Le volcanisme: des coulées de basalte se seraient épanchées sur une durée de 100.000 ans (trapps du Deccan), influençant dramatiquement quoique lentement le climat.
Dans l’exposition, un film saisissant retrace ces grands bouleversements naturels, intervenus à la fin du Crétacé.
Certains mammifères primitifs disparaissent en même temps que les dinosaures. D’autres résistent, surtout les marsupiaux et les placentaires. Ils se diversifient (naissance de formes spécialisées comme les carnivores et les herbivores) et conquièrent tous les milieux. Le réchauffement climatique (sur une durée de 50.000 à 300.000 ans) qui se produit à la limite des périodes Paléocène et Eocène, vers 55 Ma, permet la répartition des végétaux et favorise la dispersion des mammifères « modernes » (ceux que nous connaissons aujourd’hui) dans l’hémisphère Nord. L’ère Tertiaire voit ainsi la domination des mammifères, qui occupent toutes les niches écologiques disponibles, sur terre, dans les mers et les airs.
Quid de l’Homo Sapiens ? C’est l’objet de la dernière partie de l’exposition, qui se distingue scénographiquement. Champions de la conquête de la planète, les hommes en menacent aujourd’hui son équilibre. Depuis une vingtaine d’années, certains écologistes, biologistes et systématiciens considèrent que l’homme a fait entrer la Terre dans une sixième crise biologique. Démographie croissante et surexploitation des ressources naturelles entraînent un processus d’extinction et de diminution de la biodiversité inéluctable…
Or rappelons-le, l’année 2010 a été déclarée Année de la Biodiversité. D’où cette excellente exposition, particulièrement bien mise en scène – le MNHN a réellement fait un effort de ce côté-là!
Pour prolonger la visite, deux ouvrages sont à disposition des petits et des grands, et plusieurs rencontres avec des scientifiques sont organisées dans le cadre des « Lundis du Muséum » : tous les lundis à 18H, auditorium de la Grande Galerie de l’Evolution, entrée gratuite dans la limite des places disponibles.
Sa seré bien caca