Éva Jospin

Galleria

Jusqu’au 20 mars 2022

Musée de la Chasse et de la Nature, 62 rue des Archives, Paris 3e

Le musée de la Chasse et de la Nature, qui a rouvert ses portes après agrandissement (6 nouvelles salles) en juillet 2021, invite l’artiste Éva Jospin (fille de …, oui, ce n’est pas un secret !) à investir l’ensemble du musée. Galleria poursuit son travail sur La Forêt (présentée au 2e étage), oeuvre qui a révélée l’artiste au grand public. Et offre un aperçu de sa nouvelle passion : la broderie. Bellissimo !

Éva Jospin, La Forêt © Musée de la Chasse et de la Nature, Paris – Béatrice Hatala – ADAGP, PARIS, 2021

Saisissante image que de voir la fine artiste devant sa dense Galleria de 4 mètres de haut, parlant sous un semblant de balcon de Palerme duquel retombe de fines lianes – motif végétal récurrent qui s’infiltre dans les oeuvres du musée.

Éva Jospin, Nymphées (détail), 2019. Photo Benoît Fougeirol. Courtesy Éva Jospin et Galerie Suzanne Tarasieve

Mariée à un Italien, ayant fait une année de résidence à la Villa Médicis à Rome, passionnée d’architecture romaine – autant ses ruines que ses tombeaux géométriques et ses fontaines fantaisistes -, Éva Jospin baigne dans la culture italienne et son oeuvre s’en ressent.

Éva Jospin, Galleria, 2021 © Éva Jospin

Galleria présente dans sa face extérieure une forêt impénétrable, sans animaux – un comble pour le musée de la Chasse et de la Nature ! – et à l’intérieur de la grotte des cavités conçues comme des cabinets de curiosités tel les studioli de la Renaissance. Au plafond, des caissons marquetés rappellent ceux du palais Colonna à Rome. Sauf qu’ici tout est en carton plié et non en marbre. La sobriété du matériel rend d’autant plus fascinant la majesté de l’oeuvre.

Éva Jospin – Galleria, 2021 © Musée de la Chasse et de la Nature – Béatrice Hatala – ADAGP, Paris, 2021

Dans une des cavités et à la sortie du tunnel sont exposés deux tableaux brodés, qui introduisent la couleur dans son travail plutôt monochrome. L’artiste apprécie dans cette technique, qu’elle a fait réaliser en Inde, l’idée de pouvoir faire et défaire les fils, que l’oeuvre ne soit pas figée. À l’image de la promenade qu’elle nous propose où l’on peut découvrir à chaque passage un nouveau détail, qui évoquera en fonction des personnes tel ou tel souvenir. Ces broderies, dans lesquelles chaque point et chaque fil sont différents, ont été initiées dans son immense fresque La Chambre de soie (2021) réalisée pour le dernier défilé Dior au musée Rodin.

Guillaume Krattinger, Sans titre, 2019 © Musée de la Chasse et de la nature

L’artiste a invité trois autres artistes à participer à cette exposition : Faustine Cornette de Saint-Cyr qui propose une (non)-lecture sous forme de papillons en origami du texte polémique de Céline, Aurore d’Estaing qui dresse le portrait miniature d’oiseaux à l’aquarelle sur papier noir avec moult détails et délicatesse, et Guillaume Krattinger qui travaille le verre et lui donne des formes organiques à couper le souffle.

Cette exposition est le parfait prétexte pour redécouvrir ce lieu au coeur de Paris, où la nature est sublimée dans son écrin composé de deux hôtels particuliers réunis (hôtel de Guénégaud – monument historique du 18e siècle construit par François Mansart – et l’hôtel de Mongelas). À ne pas manquer

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