50e anniversaire de la mort de Zadkine

Être pierre 

Jusqu’au 11 février 2018

Catalogue de l’exposition : 

Musée Zadkine, 100bis rue d’Assas, Paris 6e

Avec l’exposition « Être pierre », le musée Zadkine propose une lecture transversale du lien qui unit les artistes au règne minéral, en s’appuyant sur la fascinante oeuvre sculpturale d’Ossip Zadline (1888-1967).

La première partie du parcours expose les origines cosmiques et géologiques de la terre comme source de création. Sont présentés des objets votifs et de mobilier funéraire issus de cultures paléolithiques (Vénus de Tursac, en calcite ambrée, d’environ 25.000 ans avant notre ère) et néolithiques (Statue-menhir du Rouergue, 3e millénaire avant notre ère). Des jades d’Extrême-Orient déposés sur le corps des défunts pour leurs vertus protectrices. Et des pierres à magie de cultures africaine et océanienne (effigies d’ancêtres et Ti’i de Polynésie française). Cet ensemble dialogue avec des oeuvres modernes (Tête en pierre de Picasso, 1907 ; Tête héroïque de Zadkine, 1909/10).

L’exposition se poursuit sur la thématique de la métamorphose de la pierre. Tête de femme (1924) de Zadkine fait face à Fossil Necklace (2013) de Katie Paterson, collier monté à partir de 170 perles fossiles sur fil de soie. Chacune d’entre elles, taillées par un joaillier, témoigne d’une étape du développement de la Terre. Rebecca ou La Grande Porteuse d’eau (1922) de Zadkine dialogue avec Fulgurite (2008) d’Evariste Richer, représentant une pierre transpercée par un néon. L’oeuvre fige l’impact d’un éclair qui a transformé du sable ou un fragment rocheux en verre naturel (fulgurite), réminiscence de l’éclair originel.

Le dernier volet de l’exposition, présenté dans l’atelier, traduit la relation intime de l’humain à la pierre. Le toucher, la collecte, l’appropriation de cette matière primordiale induisent une expérience perceptive. « La légende des pierres à l’odeur de chair humaine, faites de sable et de boue, dont Prométhée se sert pour créer l’humanité est rapportée par le géographe grec Pausanias », rappelle la commissaire de l’exposition, Jessica Castex. « Selon les dernières recherches, l’argile aurait joué un rôle déterminant dans l’apparition de la vie. »

L’exposition se clôt sur le film de Nicholas Mangan, A World Undone (2012), au sujet des cristaux de zircon, plus vieux minéraux connus sur terre. Filmées dans un temps étiré, les éclats de roche se convertissent en poussière d’étoiles, nous ramenant aux origines du monde.

L’oeuvre de Zadkine est confondante de force, de sensibilité, et de modernité. Sa confrontation avec des oeuvres contemporaines est d’autant plus pertinente. Une exposition intimiste et passionnante.

 

 

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