La collection Alana

Chefs-d’oeuvre de la peinture italienne

Jusqu’au 20 janvier 2020

Musée Jacquemart-André, 158 boulevard Haussmann, Paris 8e

Le musée Jacquemart-André présente des chefs-d’oeuvre de la Renaissance italienne, conservés en privé aux Etats-Unis : la collection Alana. Eblouissante !

Lorenzo Monaco, (Florence, vers 1370 – 1425), L’Annonciation, vers 1420-1424.
Tempera et or sur panneau, 136 x 98 cm, Collection Alana, Newark, DE, États-Unis, Photo : © Allison Chipak

Suite à l’achat d’une Madone de Sassoferrato, le collectionneur Alvaro Saieh commence à s’intéresser aux primitifs puis concentre son intérêt sur les XIIe, XIIIe et XIVe siècles. Il possède aujourd’hui, avec son épouse Ana Guzman – les initiales de leur prénom compose le nom de la collection -, l’une des plus belles collections au monde d’art italien ancien, détenue par des particuliers.

Chez eux, les Saieh-Guzman ont accroché les oeuvres de manière très dense, dans la tradition des collections classiques et des Salons des XVIIIe et XIXe siècles. La première salle de l’exposition reprend ce jeu de lignes géométriques, à contrecourant du goût actuel pour les scénographies épurées.

Cet accrochage témoigne de la passion des collectionneurs pour l’Italie – « ce musée à ciel ouvert » tant il comprend de ruines antiques visibles dans les rues- et l’épicentre de la période renaissance.

Maître de la Madeleine (Filippo di Jacopo ?), (Florence, actif vers 1265 – 1290), Vierge à l’Enfant en majesté avec deux figures auréolées ; l’Annonciation ; deux saintes couronnées (deux vierges martyres de sainte Ursule ?) ; le Baptême du Christ ; saint Dominique ou Fra Gherardo ?, vers 1285-1290. Tempera et or sur panneau, 36,8 x 31,8 cm, Collection Alana, Newark, DE, États-Unis, Photo : © Allison Chipak

Les oeuvres révèlent les innovations stylistiques du Trecento (XIVe siècle) au Quattrocento (XVe siècle) : travail de l’or, attention accordée aux détails et surtout aux figures (physionomie et postures), qui deviennent presque sculpturales.

Giovanni di ser Giovanni Guidi, dit Lo Scheggia, (Florence 1406 – 1486), L’Histoire de Coriolan (devant de cassone), vers 1460-1465. Tempera et or sur bois, 43 x 155 cm, Collection Alana, Newark, DE, États-Unis, Photo : © Allison Chipak

Le parcours met en valeur les oeuvres des différents centres de production, qui prennent leur essor à tour de rôle, en particulier Florence, au début du XVe siècle, autour de Lorenzo Monaco, Paolo Ucello, Filippo Lippi, Fra Angelico, et Lo Scheggia.

A la fin du XVe siècle, Venise prend le relai. La tempera (peinture à l’oeuf) est remplacée par la peinture à l’huile et les panneaux de bois font place aux toiles. Le style se concentre sur l’exaltation de la couleur (luminisme). Tintoret, Véronèse, Jacopo Bassano.

« Bassano s’approprie le genre pastoral et introduit le quotidien dans ses scènes religieuses (Adoration des bergers, 1546), Tintoret affectionne les effets dramatiques (Episodes d’une bataille, vers 1575/80), tandis que Véronèse joue sur les contrastes entre ombre et lumière (Saint Pierre et Saint Paul) », commente Pierre Curie (conservateur, Musée Jacquemart-André), co-commissaire de l’exposition.

En 1512, les Médicis qui avaient fui Florence, reviennent progressivement sur le devant de la scène politique et artistique. L’art du portrait domine, dans lequel excelle Pontormo (Portrait d’un joueur de luth, vers 1529/30).

Orazio Gentileschi, (Pise, 1563 – Londres, 1639), L’Annonciation, vers 1600-1605
Huile sur albâtre monté sur ardoise, 49,5 x 38,5 cm, Collection Alana, Newark, DE, États-Unis, Photo : © Allison Chipak

Les dernières salles proposent des oeuvres de Vasari, auteur de Vies, ouvrage fondamental de l’histoire de l’art de la Renaissance, et peintre accompli. Il représente avec Pontormo et Bronzino le courant maniériste qui décline au XVIe siècle pour laisser place au baroque, porté par Orazio Gentileschi (L’Annonciation, vers 1600/1605). Un mouvement qui exagère les formes, les couleurs et les mouvements.

En écho à cette exposition, le musée Jacquemart-André présente dans les salles de sa collection permanente plus de 75 toiles de maîtres italiens.

L’ensemble est grandiose !

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