Füssli

Entre rêve et fantastique

Jusqu’au 23 janvier 2023

#ExpoFussli
@jacquemartandre

Musée Jacquemart-André, 158 boulevard Haussman, Paris 8e

Le musée Jacquemart-André présente l’oeuvre de Johann Heinrich Füssli (1741-1825), né en Suisse mais Londonien d’adoption. Son oeuvre, profondément marquée par les écrits de Shakespeare et la prépondérance du rêve, relève d’une grande intensité émotionnelle.


Johann Heinrich Füssli, (1741 – 1825), Roméo et Juliette, 1809. Huile sur toile. Photo : Kunstmuseum Basel, Martin P. Bühler

Füssli commence par devenir pasteur en 1761. Après avoir dénoncé la corruption d’un élu local, il doit quitter Zurich et émigre à Londres en 1764. Il se rêve écrivain et deviendra finalement peintre.


Johann Heinrich Füssli, Lady Macbeth saisissant les poignards, 1812. Huile sur toile. Photo : Tate Britain, Londres


Audidacte, il apprend la langue anglaise et l’expression des sentiments par le jeu des acteurs de théâtre, notamment au Théâtre Royal de Drury Lane ou celui de Covent Garden. Il se passionne pour les costumes, les jeux de lumière et les mises en scène. Érudit, c’est un fin connaisseur des écrits littéraires, en particulier ceux de Shakespeare. Il découvre David Garrick (1717-1779), acteur et metteur en scène, dont le jeu moderne et passionné inspire d’autres peintres comme William Hogarth ou John Hamilton. Sarah Siddons (1775-1831) et Hannah Pritchard (1711-1768) sont deux autres acteurs célèbres de l’époque dont la gestuelle captive Füssli, qui les représente dans ses toiles.

Le parcours met en lumière les trois thèmes récurrents dans l’oeuvre de Füssli : les femmes aux longues chevelures ; les écrits bibliques, littéraires et mythologiques ; le rêve qui peut s’incarner sous forme de cauchemar et donne lieu au « romantisme noir ».

Les oeuvres font à la fois référence aux compositions formelles de Michel-Ange – Füssli rêvait de recréer la Chapelle Sixtine à Londres – et au clair-obscur du Caravage, qui met en lumière les protagonistes dans des postures dramatiques.


Johann Heinrich Füssli, La sorcière de la nuit rendant visite aux sorcières de Laponie, 1796. Huile sur toile. Photo © The Metropolitan Museum of Art, Dist. RMN-Grand Palais / image of the MMA

« Füssli avait un ego énorme », précise Christopher Baker, un des trois commissaires de l’exposition. « Il cherchait à attirer l’attention sur lui et n’hésitait pas à choquer le spectateur comme dans ce tableau de La Sorcière de la nuit rendant visite aux sorcières de Laponie » (1796), dans lequel une horrible sorcière s’apprête à sacrifier un bébé. Il est difficile de regarder cette oeuvre aujourd’hui alors imaginez à l’époque ! »


Johann Heinrich Füssli, Mme Füssli debout, vers 1790-1795. Mine de plomb, plume et encre brune, aquarelle et gouache sur papier vergé. Collection particulière, photo : Patrick Goetelen, Genève

Tour à tour mère protectrice, dominatrice et créature érotique, la femme est au coeur de cette oeuvre à la fois sensuelle, romantique et fantastique. Le Courtauld Institute of Art Gallery à Londres présentera à l’automne (du 14/10/22 au 08/01/23) les dessins de Füssli, centrés sur la femme. Deux expositions complémentaires à découvrir !

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