Jusqu’au 16 juin 2024
#ExpoCharlesVII
@museecluny
Musée de Cluny, 28 rue du Sommerard, Paris 5e
Le musée de Cluny met en lumière la floraison des arts sous le règne de Charles VII (1422-1461) dans une petite exposition, truffée de pépites artistiques.
Au XIVe siècle, la guerre de Cent Ans (1337-1453) déstabilise le royaume de France, qui est occupé dans le nord par les Anglais et les Bourguignons. Edouard III d’Angleterre (dynastie des Plantagenêt) réclame la Couronne de France et défie Philippe VI de Valois.
Le dauphin Charles VII parvient à reconquérir le trône, avec l’aide de Jeanne d’Arc (1429). Il conclut un traité avec le Duc de Bourgogne (traité d’Arras, 1435). Paris est repris en 1436 et les Anglais sont repoussés jusqu’à Calais.
Dès lors, les conditions sont réunies pour l’émergence de foyers artistiques. De grands commanditaires comme Jacques Coeur font appel à une nouvelle génération d’artistes qui s’appuient sur le réalisme flamand, qualifié d’ars nova, dont le grand représentant est Jan van Eyck (exposé dans une semaine au musée du Louvre). Parallèlement, ils s’inspirent des Italiens et de leur ferveur pour l’art antique revisité, tels Filippo Brunelleschi, Donatello et Giovanni Bellini.
« La création artistique entre en rupture progressive avec le gothique international et se tourne vers une nouvelle vision de la réalité, prémices de la Renaissance », commente Mathieu Deldicque (directeur du musée Condé de Chantilly), un des trois commissaires de l’exposition.
Manuscrits enluminés ; teintures exceptionnelles comme le dais de Charles VII (vers 1440-1450), assimilé au Christ, roi de la justice, par l’iconographie du soleil et de deux anges en train de le couronner ; tapisserie des cerfs ailés (entre 1453-1461), qui le glorifie pour avoir assuré le retour de la Normandie et de la Guyenne dans le royaume de France, figurent parmi les chefs-d’oeuvre de l’exposition. Citons aussi L’Adoration des Mages et La Visitation d’André d’Ypres (1446-1450), issues d’un livre d’heures, finement illustrées.