Margiela au MAD

Margiela, les années Hermès

Jusqu’au 2 septembre 2018

Catalogue de l’exposition : 

Musée des Arts décoratifs (MAD), 107 rue de Rivoli, Paris 1er

Second volet consacré à l’homme invisible de la mode, « Margiela, les années Hermès », met en parallèle les douze collections que le créateur a conçu pour le célèbre sellier parisien, Hermès. Un parcours en damier entre deux couleurs iconiques – blanc pour l’un, orange pour l’autre – qui présente des pièces moins subversives qu’au Palais Galliera mais tout aussi audacieuses.

Entre déconstruction et luxe intemporel, Martin Margiela n’a pas renié pour Hermès ses concepts forts : il a travaillé à contre-courant d’une époque fan de logo et de standardisation. Pour Hermès, on retrouve ses coupes déconstruites-reconstruites, des volumes oversize, des matières recyclées et des tissus monochromes qui soulignent l’aspect artisanal de ses créations.

« A l’heure où nombre de musée s’interrogent sur la manière de réinventer les expositions de mode, il paraît plus que jamais pertinent de s’intéresser à ceux qui ont réinventé la mode tout court », écrit Olivier Gabet (directeur du MAD), dans la préface du catalogue de l’exposition.

Lorsque Jean-Louis Dumas (président et directeur artistique d’Hermès) choisit Martin Margiela en 1997 pour dessiner les collections de prêt-à-porter, le créateur est déjà considéré comme une figure d’avant-garde. Mais son choix reste audacieux car il ne fait pas partie de ces stylistes « stars ».
Margiela, c’est celui qui trouve son inspiration aux puces, à la recherche de vêtements anciens, qu’il transforme de manière radicale.

 

Pour Hermès, il introduit des coupes épurées et des tons sobres. A l’opposé des imprimés et des couleurs fortes de la boutique de luxe.

Entre la centaine de mannequins présentés, quelques vidéos créées pour l’exposition mettent en scène des femmes qui ont défilé pour la Maison Margiela il y a une vingtaine d’années.

Ce qui m’a le plus frappé entre les deux expositions, c’est le choix des matières : ici, beaucoup de cachemire façon Shetland, peu de couleurs et quand il fait dans la récupération, c’est par exemple un corset confectionné à partir de gants vintage de la maison Hermès. Les robes sont fluides ou avec un simple enroulé au niveau de la taille.  L’exposition joue du contraste entre l’étiquette sans nom des vêtements Margiela et la typographie griffée de Hermès. De ces contraires naît pourtant une singularité plurielle, qui rend l’exposition d’autant plus intéressante à arpenter.

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