Magritte

René Magritte, Les vacances de Hegel, 1958. Huile sur toile, 60 x 50 cm. Collection particulière © Adagp, Paris 2016 © Photothèque R. Magritte / Banque d’Images, Adagp, Paris, 2016La trahison des images

Jusqu’au 23 janvier 2017

[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Musee—Exposition-BILLET-MUSEE—EXPOSITIONS-PIDOU.htm]

Catalogue de l’exposition : 

Centre Pompidou, Niveau 6, Galerie 2, Paris 4e

Le Centre Pompidou propose une nouvelle approche de l’oeuvre de René Magritte (1898-1967), mettant en exergue son rapport à la philosophie. Afin de mieux comprendre son célèbre concept de « trahison des images ».

Lors d’une conférence en 1936, Magritte avance que son oeuvre comporte deux phases : son attachement au surréalisme, inspiré par Le Chant de l’amour (1914) de Giorgio de Chirico. Puis, suite à un rêve illustré par Les Affinités électives, il va construire un nouveau langage plastique en fonction de problématiques philosophiques. Dès lors, sa recherche de la beauté fortuite se mue en beauté raisonnée. Comme l’illustre Les Vacances de Hegel (1958) représentant un parapluie sur lequel repose un verre car c’est le partenaire dialectique par excellence qui s’oppose au parapluie. Et non une machine à coudre comme le préconisait les Surréalistes.

A partir de là, Magritte développe un art qui veut révéler la tromperie de la peinture réaliste pour concevoir une peinture qui en appelle à l’esprit, au détriment de celle soumise aux aléas de l’oeil.  « On ne peut pas dire avec certitude d’après l’ombre d’un objet, ce que celui-ci est en réalité (Par exemple : une ombre d’oiseau peut être obtenue en ombres chinoises par une certaine disposition des mains et des doigts). »

L’exposition commence par présenter les échanges de Magritte avec les philosophes Alphonse De Waelhens, Chaïm Perelman et Michel Foucault. A qui il reproche de confondre « ressemblance » et « similitude », amenant ce dernier à publier Ceci n’est pas une pipe (1973).

Ensuite, les sections du parcours se divisent en fonction des motifs récurrents du nouveau langage plastique de Magritte : aux éléments traditionnels (feu, air et terre) des philosophes pré-socratiques, Magritte leur ajoute la femme (« l’érotisme ? » demande Didier Ottinger, commissaire de l’exposition), la maison (la domesticité ?), les grelots (l’imagination qui peut confiner à la folie extatique ?). Ces Six Eléments (1929) constituent le manifeste du peintre de rehausser la valeur des images. Réaction qui lui est venue suite au snobisme des Surréalistes français de considérer le Verbe comme supérieur aux images.

« Il faut comprendre que les surréalistes belges étaient menés par Paul Nougier, un biologiste ». D’où leur approche plus scientifique que littéraire par rapport à leurs confrères français, ajoute Didier Ottinger.

De part sa passion philosophique, Magritte cherche avec les images à résoudre des problèmes. Il y parvient car « pour faire bouillir la marmite » (D. Ottinger) – n’étant reconnu sur le marché de l’art qu’à partir des années 1950 -, il travaille en tant que graphiste pour des affiches publicitaires. « Pas étonnant que ses images soient puissantes à 30 mètres » !

René Magritte, La Condition humaine, 1935. Huile sur toile, 54 x 73 cm. Norfolk Museums Service © Adagp, Paris 2016

Dans La Condition humaine (1935), Magritte illustre de manière littérale l’allégorie de la caverne de Platon. Le théâtre d’ombres, représentant selon ce dernier la fausse représentation du monde – est ici remplacé par une toile posée sur un chevalet, aux abords d’une grotte. L’association des deux illustre la dénonciation par Magritte de l’illusion réaliste. D’autant que la toile apparaît ici comme une extension crédible du réel.

Un angle inédit et une démonstration brillante. Une exposition phare de la rentrée culturelle.

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