S.H. Raza (1922-2016)

Jusqu’au 15 mai 2023

Centre Pompidou, Galerie 4, Paris 4e

Le Centre Pompidou dévoile les oeuvres méconnues de l’artiste indien S.H. Raza. Ses paysages abstraits, pétillants de couleurs et de matières, évoquent à la fois l’influence de l’École de Paris et son lien étroit avec sa terre natale.


S.H.Raza dans son atelier, Mumbai, 1948 Image courtesy of The Raza Archives, Raza Foundation, New Delhi

Sayed Haider Raza est né en 1922 dans l’actuel État du Madhya Pradesh. Il étudie à la Sir J.J. School of Arts de Bombay (actuelle Mumbai) au moment de l’Indépendance et de la Partition. En 1947, il fonde le Progressive Artists’ Group.


Punjab, 1969. Acrylique sur toile. Piramal Museum of Art, Mumbai © Adagp, Paris 2022

Ses premières oeuvres évoquent les forêts luxuriantes de son enfance – son père était garde forestier – et les râgas, cadres mélodiques de la musique classique indienne. Dès les années 1940, il est remarqué par le critique Rudy von Leyden du Times of India. Ce dernier commentera avec pertinence l’essence des oeuvres de l’artiste :

« […] une vision dernière, suprême et universelle de la nature, non pas en tant qu’apparence, ni en tant que spectacle, mais comme une force à part entière de la vie et de l’expansion cosmiques reflétées dans chaque particule élémentaire et dans chaque fibre d’un être humain. […] La nature devint pour Raza quelque chose qu’il fallait, non point observer ou imaginer, mais expérimenter dans l’acte même de mettre de la peinture sur une toile. » (1979)

En 1949, le National Museum of New Delhi ouvre ses portes et acquiert une grande collection des oeuvres de Raza. Il obtient la médaille d’or de la Bombay Art Society.


Black Sun, 1968. Huile sur toile. Collection Jeroo Mango, Mumbai © Adagp, Paris 2022

En 1950, Raza reçoit une bourse du gouvernement français. Au cours de son séjour, il se rend régulièrement en Provence, où il peint Le Haut de Cagnes (1951). En 1953, Jacques Lassaigne, futur directeur du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, acquiert Soleil Noir. La galerie Lara Vincy le représente de 1955 à 1971.

Les cinq éléments sont présents dans la majorité de ses oeuvres des années 1970. Pour Raza, c’est par la pratique de la peinture – perçue comme un acte de méditation, de contemplation, voire de prière -, que l’artiste et le spectateur peuvent dépasser les limites de leur être et entrer en communion avec la nature. Il traduit cet acte méditatif par des oeuvres rappelant les mandalas et le bindu – point comme celui que les hindus s’appliquent sur le front et qui, selon Raza, « symbolise en quelque sorte la puissance séminale de toute vie ».

Une oeuvre spirituelle puissante, à découvrir !

Taggé .Mettre en favori le Permaliens.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *