Christian Marclay

Jusqu’au 27 février 2023

#ExpoChristianMarclay #Centre Pompidou
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Centre Pompidou, Paris 4e

Le Centre Pompidou consacre la première grande rétrospective française à l’artiste américano-suisse Christian Marclay (né en 1955, vit à Londres). Si son oeuvre est peu connue dans l’Hexagone, gageons que cette exposition va le faire sortir de l’ombre tant son travail autour de l’univers sonore est original, vibrant, fascinant !


Disques vinyles avec annotations, utilisés lors de performances, 1979–1986 © Christian Marclay

Né d’un père suisse et d’une mère américaine à San Rafael (Californie), Christian Marclay grandit en Suisse. Après son bac, il s’installe à New York pendant une dizaine d’années. Il intervient comme musicien sur la scène underground. Avec la particularité de jouer avec un tourne-disque attaché autour du cou pour faire scratcher des disques rafistolés !

Au début des années 1980, C. Marclay prend conscience de l’importance du matériel avec lequel il travaille (vinyles et pochettes de disque). Il met en place sa pratique artistique à base de collage, montage, assemblage. Il achète une machine à coudre et apprend à broder puis découpe des têtes/corps sur des pochettes de disque et les relie entre-elles avec du fil, créant de nouvelles entités visuelles détonnantes.


Doors, 2022. Installation vidéo, son, couleur. Courtesy Christian Marclay

Avec Téléphones (1995), ce drôle de performer interagit avec le cinéma et débute des découpages de films qu’il assemble, les personnages se répondant minutieusement les uns aux autres. Qu’il s’agisse d’appels téléphoniques, d’interprétations musicales (Video Quartet, 2002) ou de portes qui s’ouvrent/se ferment (Doors, 2022) – sa dernière oeuvre en date, montrée pour la première fois au public.


Surround Sounds, 2014-2015. Installation vidéo, 4 projections synchronisées. Couleur, muet, 13’40’’ en boucle. Courtesy Aargauer Kunsthaus Aarau (V7523) © Christian Marclay. Photo courtesy Christian Marclay Studio

Si l’exposition a été pensée comme une déambulation libre, cinq salles obscures invitent à s’arrêter pour admirer le travail du montage des oeuvres, d’une « précision toute suisse », commente avec malice Jean-Pierre Criqui (conservateur au musée national d’art moderne), commissaire de l’exposition.


Prosthesis, 2000. Caoutchouc siliconé, support pour guitare en métal © Christian Marclay

L’artiste réalise également des installations (instruments de musique tronqués qui rendent la pratique de la musique impossible) ; des objets insolites (baguettes de batterie en verre, filet réalisé à partir d’une pellicule de film) ; des gravures ; des peintures nées de l’imitation de sons produits par la peinture liquide, projetée sur une toile (splash, swoosh, slurp), telle une partition vocale.


Subtitled, 2019. Installation vidéo, couleur, muet. Photo : White Cube (Theo Christelis) © Christian Marclay

Subtitled (2019) – oeuvre exposée pour la seconde fois seulement – est présentée ici sous la forme de 22 tranches de films projetés dans un mur de LED. Tout aussi subjuguante se déroule sa frise de manga (2010) ou encore l’installation Surround Sounds (2014-2015), inspirée des onomatopées issues de l’univers de la BD.

Une exposition must-see !


Racchiudere i millenni negli anni [Recouvrir d’années les millénaires], 2010. Encre de Chine sur papier © Adagp, Paris, 2022. Photo © Centre Pompidou, Mnam-Cci /Cecilia Laulanne/Dist. Rmn-GP

Ne manquez pas également (au niveau 4 du musée) les dessins de Giuseppe Penone, artiste italien adhérant au mouvement de l’Arte Povera, qui souhaite retrouver « la pureté de la création ». Il utilise les matériaux les plus humbles (pierre, bois, ruban adhésif…) pour atteindre l’essence de l’oeuvre. Et fuir un art devenu mercantile. À voir jusqu’au 6 mars 2023.

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