Carte blanche à Yang Jiechang

Jusqu’au 24 octobre 2022

#ExpoYangJiechang
@museeguimet

Musée Guimet, 6 place d’Iéna, Paris 16e

Quelle surprenante carte blanche élaborée par l’artiste chinois Yang Jiechang au musée Guimet ! Dans des oeuvres en apparence classiques et sages, imprégnées de l’essence taoïste, se cachent des détails subversifs !


Yang Jiechang, The last tree, 2021. Encre et couleurs minérales sur soie montée sur toile. Courtesy de l’artiste et de la Galerie Jeanne Bucher Jaeger © Photo Felicitas Yang

L’artiste chinois (né en 1956 à Foshan, vit entre Paris et Heidelberg), diplômé de l’Académie des beaux-arts de Guangzhou (Canton), présente une peinture sur soie de 18 mètres de long, circulaire, représentant un paysage a priori classique, en noir et blanc. Végétation, animaux batifolant, et humains semblent incarner le temps d’Éden.


Yang Jiechang, Tale of the 11th Day, 2011. Encre sur soie montée sur toile
Courtesy de l’artiste et de la Galerie Jeanne Bucher Jaeger © Photo David Bordes

Tale of the 11the Day (2011) se réfère au Décaméron, conte qui se déroule sur dix jours, écrit par l’auteur florentin Boccace (1348-1353). Yan Jiechang en imagine le 11è jour. En regardant plus en détails, on aperçoit d’abord des animaux de races différentes s’accoupler, puis un homme et une femme pratiquant la zoophilie ! Ces motifs sont reproduits sur onze vases en porcelaine issus de la manufacture de Sèvres.

Selon l’artiste, il ne s’agit pas de provoquer le spectateur mais d’imaginer un paradis dans lequel les différents qu’ils soient religieux, ethniques, ou idéologiques, cohabitent en harmonie. Un monde utopique en somme, fondé sur l’égalité, le respect, l’amour et la compassion.

Yang Jiechang, Tibetan Pavilion – Self-portrait at Fifty, 2006. Encre et couleurs minérales sur soie, montée sur toile, néon et installation sonore. Courtesy de l’artiste et de la Galerie Jeanne Bucher Jaeger © Photo Jean-Louis Losi

Le parcours se poursuit dans les salles du musée consacrées à l’art chinois (1er étage). Ici, les oeuvres y sont beaucoup moins sensuelles ! On découvre un meuble à tiroir remplis d’ossements blanc et bleu en porcelaine traditionnelle chinoise. Ou encore deux vidéos dont la voix off de l’artiste récite tel un mantra ce qu’il est en train d’écrire : Oh my god / Oh Diu (2002-2022). Une oeuvre créée en réaction aux attentats du 11 septembre 2001, qui procure un sentiment d’angoisse liée à l’omniprésence de la couleur noire, à l’épaisseur du trait et aux coulures de l’encre.

Yang Jiechang, Oh my God / Oh Diu, 2022. Encre sur papier marouflé sur toile et vidéo. Courtesy de l’artiste et de la Galerie Jeanne Bucher Jaeger © Photo Felicitas Yang

Une carte blanche qui sort des sentiers battus, à voir !

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