Venus d’ailleurs

Matériaux et objets voyageurs

Jusqu’au 4 juillet 2022

Musée du Louvre, aile Richelieu, Paris 1er

Pour sa sixième édition, la Petite Galerie (espace pédagogique dédié à l’histoire de l’art) du musée du Louvre consacre une exposition aux matériaux précieux utilisés pour façonner les oeuvres d’art. Et nous fait comprendre comment leur exotisme peut avoir plus de valeur spirituelle que marchande.

Petite perle en forme de grenouille en lapis lazuli © musée du Louvre, dist. RMN-GP Philippe Fuzeau

Le fil conducteur de cette exposition présentant 82 oeuvres dans quatre salles est de montrer les échanges entre les pays, mais surtout la valeur morale attribuée aux matériaux, plus parfois que leur essence. Philippe Malgouyres, commissaire de l’exposition, cite à ce propos Gaston Bachelard : « La matière, c’est l’inconscient de la forme. »

Gudéa, prince de Lagash © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) – Franck Raux

Les premières salles exposent différentes matières (porphyre, cornaline, lapis lazuli, sardonyx, diorite, ébène, ivoire) qui circulent depuis l’Antiquité. Les objets s’en trouvent d’autant plus précieux qu’on leur associe des mythes qui fascinent. Ainsi de la tête de Gudéa, prince de Lagash. Sur l’une des statues dont il orne les temples de la ville en l’honneur de sa piété et de sa générosité, il fait inscrire « Le prince fit venir la pierre de la montagne de Magan et la fit sculpter en statue divine ». La diorite, roche magnatique noire, acquiert ici un statut sacré.

Saint Michel terrassant les démons © RMN – Grand Palais Musée du Louvre Jean-Gilles Berizzi

Pierres de couleur, coquillages, plantes mais aussi animaux qui voyagent entre les continents permettent de faire découvrir aux Occidentaux autruches, girafes, éléphants ; nouvelles sources d’inspiration pour les artistes. Une sculpture en ivoire représentant saint Michel terrassant les démons témoigne de la volonté du sculpteur de transformer un matériau dur en une oeuvre diaphane tout en rappelant l’origine de la défense de l’éléphant par sa forme incurvée.

Nautile monté en orfèvrerie © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) – Jean-Gilles Berizzi

La dernière salle présente des oeuvres extrêmement raffinées (triptyque du Christ en croix réalisé uniquement à partir de plumes, coffret de teck tapissé d’écailles de nacre, calebasse ornée de bronze, aiguières laquées, etc.)

Une petite exposition exquisite ! À découvrir en même temps que Studio, le nouvel espace pédagogique du musée situé juste en face de la Petite Galerie, où les enfants peuvent lire, observer des oeuvres, participer à des activités. S’en souvenir pour les occuper pendant les vacances de la Toussaint !

Attention mise à jour : le Studio n’a pas encore pu ouvrir au public comme prévu, pour des raisons techniques. Dès que l’ouverture sera concrétisée, je tweeterai l’info. À suivre !

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