L’épopée de Kerouac, de l’écrit à l’écran

Le Rouleau de Sur la route de Jack Kerouac

Jusqu’au 19 août 2012

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Musée des Lettres et manuscrits, 222 boulevard Saint-Germain, Paris VII

 

Entre le 2 et le 22 avril 1951, Jack Kerouac écrit un roman de 125.000 mots sur un support papier de 36,50 mètres de long. Il a 29 ans. Le célèbre rouleau est actuellement visible – et ce pour la première fois – au Musée des lettres et manuscrits.

 

Une soudaine fièvre scripturale entraîne Jack Kerouac (1922-1969) à écrire un livre en « prose spontanée »comme il la nomme, empruntée aux techniques du Surréalisme et inspirée par son compagnon de voyage Neal Cassady.

« Je l’ai fait passer dans la machine à écrire et donc pas de paragraphes… l’ai déroulé sur le plancher et il ressemble à la route », écrit l’auteur en mai 1951. Le rouleau imprimé et édité (en 2007) comporte un seul paragraphe de 370 pages, sans marge et sans chapitres.

« Je vais me trouver un rouleau de papier pour couvrir les étagères, je vais le glisser dans la machine, et je vais taper à toute vitesse, à toute berzingue, au diable les structures bidons, après on verra. » […] « J’ai écris ce livre sous l’emprise du café… 6.000 mots par jour, 12.000 le premier jour et 15.000 le dernier… »

Kerouac prépare sa route depuis 1947 grâce à des dizaines de carnets et de notes manuscrites. Le jeune romancier va devenir l’écrivain le plus doué de la beat génération, propulsé au sommet de la littérature américaine avec la « littérature de l’instant ».

Pourtant, plusieurs éditeurs refusent de l’éditer. Après de sérieuses modifications, le Rouleau tapuscrit est finalement publié par les éditions Viking en 1957, et trois ans après en France, par la maison Gallimard. C’est cette version plus courte et expurgée de ses passages les plus sulfureux que le public connaîtra jusqu’à ces toutes dernières années.

L’aventure des amis de Kerouac devient un énorme best-seller et un symbole pour de nombreuses générations. Il est traduit dans le monde entier.

En mai 2001, Christie’s organise une vente aux enchères à New-York et présente le tapuscrit de Jack Kerouac. Le marteau marque le Rouleau au prix de 2,5 millions de dollars. Il est acquis par Jim Irsay, amateur de rock et propriétaire de l’équipe de football les Colts d’Indianapolis.

Francis Ford Coppola a acquis en 1968 les droits sur le livre. La société de production MK2 et Walter Salles (réalisateur de Carnets de voyage en 2004) l’ont produit en mai 2012. Walter Salles raconte à Auréaliano Tonet :

« A Lowell, la ville où Kerouac a passé une grande partie de son enfance et de son adolescence, nous avons rencontré John Sampas, le beau-frère de Jack. Il m’a montré une copie du Scroll original, bien avant sa récente publication. L’urgence et l’âpreté de cette version m’ont immédiatement impacté. La première phrase annonçait déjà un autre genre de récit. La version éditée en 1957 commençait par : « J’ai connu Dean peu de temps après qu’on a rompu ma femme et moi. » Le Scroll, par : « J’ai rencontré Neal pas très longtemps après la mort de mon père… » Le héros du Scroll vient de subir une perte qui l’oblige à aller de l’avant. La quête du père est un fil conducteur du Scroll, plus encore que dans la version publiée en 1957. Ce thème-là m’a toujours intéressé, et il est devenu un des moteurs de l’adaptation. (…) Une adaptation, c’est ce qui doit permettre aux spectateurs de revenir au livre, à l’original. Et de construire leurs propres versions de Sur la route… »

 

 

 

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Une réponse à L’épopée de Kerouac, de l’écrit à l’écran

  1. ERC dit :

    expo très émouvante à voir pour se replonger dans cette époque si particulière et si riche de création, de folie…

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