Rodin vu d’aujourd’hui

L’invention de l’oeuvre – Rodin et les ambassadeurs

Jusqu’au 4 septembre 2011

[fnac:http://plateforme.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Exposition-RODIN-ET-LES-AMBASSADEURS—INVE1.htm]

[amazon_link id= »274279591X » target= »_blank » container= » » container_class= » » ]ACHETER LE CATALOGUE DE L’EXPOSITION SUR AMAZON.FR[/amazon_link]

Musée Rodin
, 79 rue de Varenne 75007

Le musée Rodin propose une confrontation d’une centaine d’oeuvres du maître avec une trentaine de travaux postérieurs à 1945. Afin d’analyser le work in progress de l’oeuvre sculptée. Un angle édifiant.


Titre abscons, « L’invention de l’oeuvre – Rodin et les ambassadeurs » entend questionner la notion de création à travers le regard d’artistes contemporains (à qui se réfèrent ce fameux terme « ambassadeurs »).  Approche inédite pour le musée, l’idée est de sortir de la chronologie pure, des histoires de filiation artistique et d’influences,  afin de mettre en valeur « une dynamique, qui agite les oeuvres du passé comme du présent », expliquent les commissaires de l’exposition Noëlle Chabert et Amélie Lavin.

Cette « dynamique », c’est le spectateur qui va la percevoir.  Car selon Jacques Rancière, « […] dans un musée […] il n’y a jamais que des individus qui tracent leur propre chemin dans la forêt des choses, des actes et des signes qui leur font face ou les entourent. Le pouvoir commun aux spectateurs, […] c’est le pouvoir qu’a chacun ou chacune de traduire à sa manière ce qu’il ou elle perçoit, de le lier à l’aventure intellectuelle singulière qui les rend semblables à tout autre pour autant que cette aventure ne ressemble à aucune autre. […] Cette capacité s’exerce à travers des distances irréductibles, elle s’exerce par un jeu imprévisible d’associations et de dissociations ». Et c’est dans cette capacité d’associer ou de dissocier que le philosophe situe « l’émancipation du spectateur », qui est la fois « spectateur distant et interprète actif du spectacle qui lui est proposé ».

L’exposition rend ainsi hommage autant à celui qui est considéré comme l’incarnation du génie créateur qu’aux oeuvres elles-mêmes, de Rodin (1840-1917) comme de celles de ses confrères modernes, ainsi qu’aux spectateurs, à qui Marcel Duchamp a attribué le pouvoir de « faire le tableau ».

Modeler (W. de Kooning), lisser/polir (Jean Arp), combiner (Joan Miro), dissoudre (Jean Fautrier), matières et matériaux (Jean Dubuffet), figures partielles (Alberto Giacometti), séries et variations (Ugo Rondinone), etc., sont autant de catégories issues de la technique de la sculpture qui permettent d’apporter un nouveau regard sur l’oeuvre protéiforme de Rodin. L’homme qui a atteint une place incommensurable dans l’histoire de l’art du XXe siècle en faisant de son atelier « un vaste chantier de recyclage, de réactivation, et de sa propre oeuvre une matrice qui vient s’alimenter elle-même, se reproduire, se répéter, s’assembler et se recomposer », rappelle Dominique Viéville, directeur du musée Rodin.

En dépit du titre peu engageant de l’exposition, les propos sur place sont éclairants et la confrontation des oeuvres stimulante. A découvrir.

Taggé .Mettre en favori le Permaliens.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *