Un rêve d’Italie

La collection du marquis Campana

Jusqu’au 18 février 2019

Catalogue d’exposition : 

Musée du Louvre, Hall Napoléon, Paris 1er

Le musée du Louvre rassemble pour la première fois la collection dispersée en 1861 du marquis Campana, accumulée entre les années 1830 et 1850. Un corpus exceptionnel !

Le marquis Giampetro Campana (1808-1880) a assemblé une collection unique, réputée à travers l’Europe toute entière, de près de 15.000 pièces comprenant des trésors archéologiques, des peintures monumentales, des sculptures antiques, des bijoux et autres objets d’art.

Le marquis avait en tête de valoriser le patrimoine culturel italien alors que l’Etat n’est pas encore unifié. Ironie de l’Histoire : l’année où l’Italie naît, en 1861, un procès est intenté contre le marquis pour cause de financements occultes de sa collection. Collectionneur boulimique, il aurait puisé quelques deniers dans les caisses des musées pontificaux pour lesquels il travaillait comme comptable afin d’assouvir sa soif de possession d’objets d’art.

Sa collection est alors saisie et vendue par l’Etat pontifical à l’Angleterre (via la reine Victoria pour le South Kensington Museum devenu le Victoria & Albert Museum), la Russie (via le tsar Alexandre II pour le musée de l’Ermitage) et la France. Napoléon acquiert pas moins de 10.000 pièces qu’il partage entre le musée du Louvre et les musées de province. Une dispersion qui n’a pas été sans causer des remous en Italie, témoignant de l’importance de la collection dans la conscience culturelle nationale.

Le parcours revient sur la naissance de la collection, acquise à travers les fouilles – il n’y avait pas de réglementation à l’époque et le marquis s’est approprié de nombreuses pièces antiques dont le « Sarcopage des époux » (6e siècle avant J.-C;) ou le buste d’Ariane (IIIe siècle av. J.-C.). Il a également acheté des pièces sur le marché des antiques et de l’art, grâce au réseau des collectionneurs entre Rome, Naples et Florence et ses liens avec les institutions scientifiques.

L’exposition se poursuit avec la reproduction du « catalogue raisonné » que le marquis avait fait rédiger pour garder la trace de son immense collection, disséminée entre ses diverses demeures. Les marbres antiques étaient disposés pour la plupart dans les salles et le jardin de la Villa Campana près de Saint-Jean-de-Latran, aujourd’hui détruite, mais dont restent plusieurs tableaux et photographies. Le Palais du Corso accueillait les vases antiques et les collections modernes de sculptures, majoliques, et peintures.

« Le parcours rassemble les pièces dans une intégralité telle que le marquis lui-même ne l’avait pas vue », commente Laurent Haumesser (conservateur du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, musée du Louvre).

On avance au fil de l’exposition en s’émerveillant de pièce en pièce, des statues (Apollon, Antinoüs) aux vases à peinture rouge ou noire, des Vierge à l’Enfant (dont une de Boticelli) aux tableaux d’Histoire (La Bataille de San Romano d’Ucello) ou mythologiques (Thésée et le Minotaure de Maître des Cassoni Campana). Une exposition à couper le souffle !

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