Paris-Londres

Music migrations (1962-1989)

Jusqu’au 5 janvier 2020

Musée de l’histoire de l’immigration, 293 avenue Daumesnil, Paris 12e

L’exposition « Paris Londres – Music migrations (1962-1989) », présentée au musée de l’histoire de l’immigration s’intéresse à l’histoire de la musique à travers les flux migratoires en Europe au moment de l’ère de la décolonisation. Une expo qui swingue !

Electric Ballroom, Londres, 1983 © Pierre Terrasson

Le parcours débute par un extrait de l’émission Tonight de la BBC qui présente « This is Ska-Live » (1964) dans laquelle des Jamaïcains se trémoussent au rythme du Ska. On y observe des déhanchements fabuleux, qui rendent pâlotte la danse reprise par A. Griezman, répandue dans les écoles !

Manu Dibango en studio, Paris, 1980 © Collection Manu Dibango

L’exposition aborde ensuite les différentes scènes musicales à Paris et à Londres, influencées par l’arrivée des immigrés : caribéens et indiens outre-Manche ; sud-méditerranéens (Espagnols, Portugais, Italiens, Marocains, Tunisiens et Algériens) en France.

La beatlemania bat son plein avant que The Rolling Stones, The Who et David Bowie ne prennent le relai. Côté français, Vic Laurens et les Vautours (1962) ou les Surfs (1963) enflamment les foules.

On arrive ensuite dans une salle intitulée « Le Studio », introduit par la sculpture-instrument en forme de guitare de Xavier Veilhan, présentée lors de la Biennale de Venise en 2017, où il représentait la France.

Dans cette salle, on observe avec intérêt les reproductions miniatures de la Danoise Rose Eken. L’artiste joue avec l’obsession des fans de collectionner à outrance. Elle expose un studio d’enregistrement tout en céramique, ainsi qu’une série de 100 batteries en carton, emblématiques de la musique du XXe siècle.

Ces batteries font face aux amplis de trois marques iconiques : Fender, Vox et Marshall dont Arnaud Maguet n’a gardé que la grille qu’il accroche au mur tel un tableau. Pour dénoncer, comme Rose Eken, la fétichisation de la musique.

Des coussins au sol permettent de visionner des extraits de The Harder They Come, documentaire qui a révélé Jimmy Cliff au grand public. Il présente à la fois la naissance du reggae au début des années 1970 et la réalité de la vie des ghettos de Kingston.

A bas les foyers prisons, Affiche anonyme © Musée national de l’histoire de l’immigration, Palais de la Porte Dorée

Au-delà de l’histoire de la musique, l’exposition explore l’impact des flux migratoires sur la revendication des droits civiques par les populations immigrées et les luttes anti-raciales. Du carnaval de Notting Hill aux concerts dans les cités de la région parisienne, les communautés étrangères s’organisent pour lutter contre le racisme et faire reconnaître leurs droits civiques.

Le parcours est ponctué de nombreux objets musicaux et de belles photographies en noir et blanc de James Barnor, Charlie Phillips, Pierre Terrasson, Philippe Chancel, ou encore Syd Shelton. Côté musique, la playlist joue du reggae, du rock’n’roll, du zouk, du R&B, etc..

Quoique riche et variée, cette exposition ne mentionne pas les migrations en provenance d’Indochine, pourtant concernées par la période étudiée. Peut-être parce qu’à part l’asian underground incarné par Asian Dub Foundation, elles ont eu moins d’impact sur l’histoire moderne de la musique !

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