Jusqu’au 5 juillet 2015
Collège des Bernardins, 20 rue de Poissy, Paris V, Entrée libre
Gaël Charbau, commissaire d’exposition indépendant, invite Lyes Hammadouche (né en 1987 à Alger), artiste chercheur, à investir la sacristie du Collège des Bernardins. Son thème de recherche : la matérialisation plastique du temps. Entre science et art, le résultat est détonnant !
Mêlant à la fois les outils numériques et les matériaux naturels (bois, verre, sable, eau), Lyes Hammadouche transforme son installation en acte expérimental, dont il partage l’analyse et les travaux préparatoires avec le public (cf. blog de la programmation).
Pour sa première exposition personnelle, cet artiste en devenir fait référence à l’induction hypnotique, la conquête spatiale, notamment les sondes Voyager (premiers objets de fabrication humaine à quitter notre système solaire), les paysages extra-terrestres, mais aussi l’art du jardin japonais (Ryoan-ji) !
Ainsi, Soixante secondes représente une machine qui fabrique des paysages géologiques, atmosphériques, océaniques, désertiques ou cosmiques, selon l’interprétation de chacun, grâce à deux disques de verre qui emprisonnent un mélange de sable et d’eau, dont un moteur permet d’actionner de manière constante la rotation.
Le cercle relie les différentes installations qui dialoguent entre elles par leur mouvement cyclique et leurs différentes sonorités. « Le cercle, figure omniprésente de l’exposition qui parle de la gravité et de l’orbite des corps célestes, dont nous sommes une bien minuscule composante », commente Gaël Charbau (remarqué dans le Jardin des Plantes, lors de la FIAC Hors-les-Murs, avec Rosée, en collaboration avec Swarovski – oeuvre toujours installée à ma connaissance).
Si Lyes Hammadouche évoque le phénomène d’induction hypnotique, il ne souhaite pas pour autant nous hypnotiser ! L’idée est plutôt de faire percevoir au visiteur que chaque détail de l’installation est articulé et mis en perspective avec l’ensemble de l’accrochage. Tout s’emboîte comme les pièces d’un puzzle. A l’image des Développantes du cercle, pièce qui évoque la mécanique des corps célestes en révolution, ici autour de l’axe de piliers de la sacristie.
Si le bruit n’était pas aussi fracassant (je sursautais à chaque fois que le bois de l’oeuvre CMB entrait en contact avec le sol en pierre), l’ensemble inviterait à une méditation métaphysique. Autrement plus stimulante intellectuellement que celle de mon appli du soir !