« L’architecte des transparences »

Paul Kallos – Rétrospective

Jusqu’au 26 mai 2011

Galerie Alain Le Gaillard, Le Minotaure, Institut Hongrois – 75006

Installé à Paris depuis 1950, Paul Kallos (né en 1928 en Hongrie – 2001) bénéficie d’une grande rétrospective, répartie entre deux galeries parisiennes de renom – Le Minotaure, Alain Le Gaillard – et l’Institut Hongrois. Enfermé à Auschwitz à 15 ans, le jeune homme, libéré six ans plus tard, se réfugie à Paris, alors capitale de l’art moderne. La peinture devient son exutoire face à l’horreur qu’il vient de subir.


Formé à l’Ecole des Beaux-Arts de Budapest, Paul Kallos fréquente à son arrivée à Paris, les surréalistes dont ses premières oeuvres s’inspirent. Le découvreur de talents Pierre Loeb  – il fait connaître Man Ray, Paul Klee, André Masson, Max Ernst, de Chirico, Braque, Giacometti, Miro, Matisse, Zao Wou-ki – le remarque et l’invite à exposer dans sa galerie. Le peintre hongrois représente pour lui un talent « digne de la grande tradition, celle qui, finalement, au-delà de toutes les expériences et de toutes les modes est la pérennité de la peinture » écrit-il dans le catalogue d’exposition de 1955.

La réputation ne se fait pas attendre. Paul Kallos est présenté de part et d’autre de l’Atlantique, jusqu’au Japon et Tel Aviv.

A partir de 1964, l’artiste s’adonne à l’abstraction lyrique. Tout en conservant une touche figurative (des paysages surtout).

« J’ai passé mon enfance sur la grande plaine hongroise. […] Je me souviens qu’en été, avec une boîte d’aquarelles, en pleine campagne, j’allais dessiner les arbres qui se reflétaient au bord des étangs : c’est un spectacle qui m’a beaucoup touché et dont la sensation m’est toujours restée », affirmait-il.

Influencé par Cézanne, Paul Kallos réalise des compositions structurées par des tâches de couleurs, appliquées néanmoins de manière coulante. Rigueur et fluidité caractérisent ainsi ses magnifiques peintures, qui évoluent progressivement vers l’abandon des couleurs chaudes pour laisser place au blanc et au noir (série des Strates).

La rétrospective permet de découvrir une soixantaine d’oeuvres de Paul Kallos à travers Saint-Germain-des-Prés. L’occasion de faire une promenade placée sous l’augure des arts dans un quartier mythique de la capitale.

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