Léon Spilliaert (1881-1946)

Lumière et solitude

Jusqu’au 10 janvier 2021

Musée d’Orsay, Niveau 2, Paris 7e

Léon Spilliaert (1881-1946) a peint la majeure partie de ses oeuvres dans sa ville natale d’Ostende, en Belgique, au bord de la mer du Nord. D’où cette belle lumière froide qui se dégage de ses peintures, comme en témoigne l’exposition présentée au musée d’Orsay.

Léon Spilliaert (1881-1946), Femme au bord de l’eau, 1910. Encre de Chine, pinceau, crayon de couleur et pastel sur papier. Collection privée. Photo © Cedric Verhelst

Ses oeuvres ont cette originalité des autodidactes – il ne fréquente que quelques mois l’Académie des beaux-arts de Bruges -. Ses formes et ses couleurs libres lui sont inspirées par ses lectures, en particulier Nietzsche, Lautréamont, Allan Poe, Maeterlinck, Verhaeren.

« Spilliaert est un artiste inclassable, proche du symbolisme, mais aussi de l’expressionnisme et parfois à la limite de l’abstraction », commente Anne Adriaens-Pannier, co-commissaire de l’exposition.

Le parcours se focalise sur les années intenses de sa création, entre 1900 et 1919. Il dessine à l’encre ses personnages solitaires, vus de dos – et si l’on voit leur visage, ils ont souvent les yeux hagards (Autoportrait au miroir, 1908, rappelle Le Cri de Munch, 1893) -. Parfois, il irradie l’arrière-plan de couleurs, bien que toujours « sombres et graves ».

« Ah ! Si j’étais débarrassé de mon caractère inquiet et fiévreux, si la vie de m’avait pas dans ses serres », disait l’artiste en 1904.

Léon Spiliaert (1881-1946), Plage à marée basse, 1909. Lavis d’encre de Chine, pinceau, aquarelle et crayon de couleur sur papier. Collection Privée © droits réservés

Ses marines (Marine avec balises lumineuses, vers 1900 ; Plage à marée basse, 1909) lui apportent quelque apaisement. « La mer est pour moi est un enchantement […]. Tout m’apparaît à nouveau neuf, extraordinaire, fantastique » (1920).

Léon Spilliaert (1881-1946), Soirée d’octobre, 1912. Encre de Chine, pinceau, crayon de couleur, craie de couleur et pastel sur carton. Collection privée © droits réservés

Mais il faut attendre la naissance de sa fille, Madeleine, en 1917, pour que sa palette s’éclaircisse (Soirée d’octobre, 1912).

Son univers fantomatique et burlesque – les personnages semblent tirer de pièces de théâtre d’ombre – renvoie à la condition humaine. La lumière naît de l’ombre et attire le regard de manière vertigineuse. Une oeuvre à découvrir.

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