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Le patrimoine architectural et artistique de Bercy

Ministère de l’Economie et des Finances + Ministère du Redressement productif + Ministère du Commerce extérieur + Ministère de l’artisanat, du commerce et du tourisme, 139 rue de Bercy, Paris XII

A l’occasion des Journées européennes du Patrimoine, ce que l’on nomme communément « Bercy » (Ministère de l’Economie et des Finances + Ministère du Redressement productif + Ministère du Commerce extérieur + Ministère de l’artisanat, du commerce et du tourisme) ouvre ses portes au public le samedi 15 septembre (14h-18h) et le dimanche 16 septembre (10h-18h). Une forteresse institutionnelle truffée de trésors architecturaux et artistiques. Ebahissant!

Le 24 septembre 1981 le Président de la République François Mitterrand décide de « rendre le Musée du Louvre à l’Histoire de France ». Le Ministère des Finances, installé depuis 110 ans dans l’aile Richelieu du Louvre sera transféré à Bercy.

Dès son origine, les architectes Paul Chemetov et Borja Huidobro (pour les bâtiments Colbert, Vauban et Necker) , puis Louis Arretche et Roman Karasinsky (bâtiments Sully et Turgot) imaginent un lien entre le passé (pavillon d’accueil datant de l’époque Restauration, douves séparant le bâtiment Colbert du boulevard de Bercy) et la modernité grâce à un concept de bâtiment intelligent (cloisons modulables, sièges rétractables, télédoc acheminant le courrier automatiquement).

Ville dans la ville, Bercy accueille des rues, des galeries, des terrasses, des patios, des jardins, une poste, une cafétaria, une crèche, un kiosque multimédia. Sans oublier les bureaux de 5.000 agents!

Un(e) guide s’avère dès lors plus que nécessaire pour s’orienter dans cette énorme machine institutionnelle. Ma visite a été axée sur le patrimoine artistique de Bercy. Si le hall P. Bérégovoy du bâtiment Colbert m’a laissée de marbre (!) – le sol est composé d’une mosaïque de 25 marbres et les murs accueillent des peintures contemporaines peu clémentes pour le regard, hormis les Fluctuations de Pierre Alechinsky -, les douves avec ses cinq sculptures dont L’Homme de Jean-Robert Ipoustéguy, Pénélope d’Antoine Bourdelle et Hommage à Léon de César, sont magnifiques.

Et que dire du panorama à 360°C sur Paris depuis la piste de l’héliport?!! Le Sacré Choeur et l’Institut du Monde arabe ne peuvent que s’incliner devant cette vue époustouflante.

 

On redescend ensuite pour arpenter la cour d’Honneur avec sa porte – la plus grande d’Europe (7 m x 7 m) s’inspirant des baptistères de la Renaissance italienne – constituée de 50 panneaux de bronze. Une oeuvre  de Jeanclos (Georges Jeankelowitch) intitulée Les Fruits de la terre.

On remonte – oui, on monte et on descend beaucoup au cours de cette visite! – pour découvrir l’Hôtel des Ministres, dont l’ossature centrale est décalée de douze degrés par rapport à l’axe du bâtiment Colbert afin que ces messieurs les ministres puissent observer Notre-Dame depuis leurs bureaux (et non l’horrible siège social de la Bred!).

La salle à manger, décorée de bois d’érable et de frêne, a fière allure avec ses fauteuils et canapés de Le Corbusier et ses chaises et tables de Pierre Chièze.

Destiné aux grandes réceptions, le grand salon Michel Debré abrite, entre autres, une tapisserie d’après un carton de François Rouan, réalisée par la manufacture des Gobelins, après dix ans de travail à la main par deux tapissières.

De l’autre côté de la cour d’Honneur, dont le terre plein central représente les douze étoiles du drapeau européen, se trouve le bas-relief Les Echanges de Romaine Lorquet représentant des figures participant à une même activité – symbole de sociétés s’unissant pour construire leur pays.

On passe ensuite au centre de conférence Pierre Mendès France, doté d’un vestibule accueillant deux puits de lumière et un mural de Bernard Turiot, le tout éclairé par de magnifiques bouquets de fleurs virginales. Les deux tapis muraux de Pierre Soulages (salle de commission) m’ont paru bien tristounes en comparaison.

Retour à la lumière côté Allée de Bercy avec les joyeuses mosaïques Harmonies spatiales de Luigi Guardigli, les Marines d’Henri de Miller et le Noeud de Kim Hamiski

Pourquoi tant d’oeuvres, me direz-vous? En raison du « 1% artistique » ou mécénat étatique en faveur des artistes.  En effet, depuis 1980, toutes les constructions publiques sont tenues de consacrer 1% du montant hors taxes des travaux de constructions à l’acquisition d’oeuvres d’art. Le bâtiment ayant coûté 600 millions d’euros… faites le calcul!

Comptez au moins 3h pour faire le tour complet du patrimoine architectural et artistique de Bercy.

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