Génération en révolution

Dessins français du musée Fabre, 1770-1815

Jusqu’au 14 juillet 2019

François-Xavier FABRE (1766-1837), Génération en révolution. Dessin au crayon noir avec rehauts de blanc sur papier
© Musée Fabre Montpellier Méditerranée, photo Frédéric Jaulmes

Musée Cognac-Jay, 8 rue Elzévir, Paris 3e

Le musée Cognac-Jay expose une sélection de 80 dessins du musée Fabre de Montpellier, réalisés durant la Révolution française. Comment cet événement historique a-t-il bouleversé la pratique des artistes ?

Elève préféré de Jacques-Louis David, François-Xavier Fabre (1766-1837), peintre et fondateur à Montpellier du musée éponyme, débute sa carrière au moment des grands bouleversements politiques, économiques et sociaux que connaît la France à l’aube du XIXe siècle.

Jacques-Louis David (1748-1825), peintre et Conventionnel plaide pour la suppression de l’Académie royale de peinture et de sculpture. Ce qui signe la fin des débouchés liés aux commandes royales. Mais de nouveaux commanditaires apparaissent : les bourgeois qui se font tirer le portrait et apprécient les scènes de la vie quotidienne.

La peinture d’Histoire ne tombe pas en désuétude pour autant. Au contraire, elle connaît un regain d’intérêt ; les modèles antiques servent à exalter l’élan révolutionnaire.


Claude-Louis CHATELET (1753-1795), Vue d’Agira. Aquarelle, plume et encre noire, liseré à l’encre brune et à l’encre noire sur papier vergé
© Musée Fabre Montpellier Méditerranée, photo Frédéric Jaulmes

Tandis que la contemplation des panoramas renouvelle l’attrait pour les paysages.

En collectionnant les oeuvres de ses contemporains, François-Xavier Fabre nous offre un panorama des techniques et des choix esthétiques des artistes français, âgés de trente ans sous la Révolution.

Charles MEYNIER (1768-1832), Milon de Crotone. Pierre noire et encre brune sur lavis brun sur papier
© Musée Fabre Montpellier Méditerranée, photo Frédéric Jaulmes

Parmi les pépites présentées, on savoure le Milon de Crotone (1795) de Charles Meynier offrant une vue spectaculaire, toute en tension, d’un vieillard, la main coincée dans un chêne, se faisant dévorer vivant par un lion. Joseph-Benoît Suvée dédie son Allégorie de la Tempérance (1801?), représentant une jeune femme versant de l’eau dans une vasque au directeur de l’Académie de France à Rome, alors qu’il en était pensionnaire. Il réalise cette oeuvre peu de temps avant de jouer lui-même ce rôle. La dernière section présente de magnifiques paysages de Sicile dépeints par Louis-Jean Desprez et ceux des environs de Fontainebleau d’Antoine-Laurent Castellan.

Scènes intimes et pittoresques se partagent la scénographie avec les représentations de modèles masculins musclés comme les héros antiques ! Si David, Girodet, Vien, Fragonard et Prud’hon occupent avec brio les cimaises des premières salles, d’autres artistes moins connus (cités plus haut) n’ont rien à envier aux carriéristes !

Une très belle exposition dans un musée de caractère ; à découvrir !

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