Y.A.B. au musée Monet Marmottan

Lucien Clergue. Langage des sables. Camargue, 1971 (c) Lucien Clergue, 2009Lucien Clergue / Yann Arthus-Bertrand Deux photographes académiciens

Jusqu’au 20 septembre 2009

Musée Monet Marmottan, 2, rue Louis-Boilly 75016, 9€

Encore lui me direz-vous! En effet, Yann Arthus Bertrand (Y.A.B.) couvre l’actualité médiatique depuis quelques mois… Mais rassurez-vous, le musée Monet Marmottan ne s’est pas lancé dans la politique écologique! Quoique à la lueur des photographies exposées, qu’elles soient de Lucien Clergue – « excellent photographe » d’après Cocteau – ou de Y.A.B., on pourrait affirmer que l’institution offre un bel écrin à ces odes à la nature…

Pour contrer l’idée que « les petits musées parisiens sont associés à des maisons poussiéreuses et vieillottes », Jacques Taddei, directeur du musée Monet Marmottan a eu l’idée depuis deux ans d’ouvrir le lieu à l’art contemporain.

Les sculpteurs et peintres de l’année précédente sont remplacés cet été par deux photographes de renom: Lucien Clergue (né en 1934 à Arles) et Yann Arthus-Bertrand (né en 1946 à Paris).
Le premier a l’honneur de l’espace – tout le premier étage du musée – tandis que le second bénéficie d’une salle de cinéma pour son film sur Paris.

Lucien Clergue. Bestiaire de la plage. Camargue, 1955 (c) Lucien Clergue, 2009Lucien Clergue expose un panorama des thématiques qui l’obsèdent: la vie/la mort à travers des scènes de tauromachie, cadavres en tout genre (flamants, poules, hérons, chats, poissons/ petits saltimbanques / mannequins de chiffonier). Puis viennent les séries de nu féminin, des paysages camarguais (marais/ vignes, rizières, épis de maïs qui évoquent des estampes japonaises/ sables, bois de mer, algues, mousse de sel).

Lucien Clergue. Maïs. Camargue, 1960 (c) Lucien Clergue, 2009Travaillant depuis l’âge de quinze ans dans une usine pour subvenir aux besoins de sa mère malade, Lucien Clergue parvient à s’établir comme photographe indépendant dans les années 1960. Sa rencontre avec Picasso et Cocteau, qui l’encouragent, est décisive. Inversement, Cocteau s’est inspiré des photographies de L. Clergue pour les fresques de la Chapelle Saint-Pierre à Villefranche-sur-mer. Pour le remercier, le poète lui propose de réaliser les photographies de son film, Le Testament d’Orphée.

Grâce à deux collectionneurs mécènes, Lucien Clergue poursuit ses recherches artistiques sans avoir à collaborer avec un quelconque organisme de presse.
En 2006, il est élu par l’Académie des Beaux-Arts; il est le premier photographe à atteindre ce statut.

Yann Arthus-Bertrand. Parvis du Trocadéro, Paris (c) Yann Arthus-Bertrand, www.yannarthusbertrand.orgYann Arthus-Bertrand présente quant à lui un film de 5mn sur sa ville natale, Paris. Depuis plus de vingt ans, le photographe sillonne depuis les airs la capitale et offre une vision incroyablement artistique de la ville des Lumières. Vingt-et-une photographies accompagnent le film et illustrent un Paris coloré, graphique (parvis du Trocadéro et du musée d’Orsay) – une toile abstraite inédite pour les yeux du riverain.

Yann Arthus-Bertrand. Jardin des Tuileries, Paris (c) Yann Arthus-Bertrand, www.yannarthusbertrand.orgCes images sont extraites de son prochain livre à paraître en septembre 2009 aux éditions du Chêne (Paris vu du Ciel, illustré de 200 nouvelles photographies de la ville).
Attention, certaines de ces photographies se sont immiscées au sein des salles du musée. Avis aux regards affûtés!

Dans les deux parcours, j’ai été plus marquée par les films que les photographies en elles-mêmes, qui souffrent d’un mauvais éclairage (lumière jaunâtre et cimaises dont la couleur n’est pas en adéquation avec celle des photographies). En revanche, les deux films favorisent les contrastes du noir et blanc des photographies de L. Clergue et la mise en valeur des coloris éclatants de la ville Lumière. Si le film de L.C. a le mérite d’être accompagné de commentaires du photographe, celui de Y.A.B. est doté d’une bande-son qui ravira les amateurs de la chanson française (Brel, Brassens, Piaf, etc.). Au final, je conseillerai de voir cette exposition temporaire, non pas pour elle-même, mais dans le cadre de la découverte du musée.

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